Le président du Haut conseil Islamique, Bouabdallah Ghlamallah, a mis en garde, hier, contre la montée de courants religieux et de sectes à caractère confessionnel «néfastes» à la société algérienne. Intervenant au forum du quotidien Echaab, l'ancien ministre des Affaires religieuses et des waqfs appelle le citoyen à plus de «vigilance face au discours salafiste qui tend à nuire à la cohésion sociale». Tout au long de son intervention, le président du HCI s'est lâché contre la présence du mouvement salafiste étant aujourd'hui, dit-il, admis dans la société algérienne où la barbe, qamis et voile intégral font partie du paysage urbain. Il estime que les citoyens algériens ont «perdu leurs repères religieux», pointant l'Ecole qui «ne joue plus son rôle». Le conférencier annonce à ce propos la tenue d'une rencontre avec le ministère de l'Education nationale pour «discuter des contenus des livres de science islamique et d'histoire». Deux matières qui influent directement sur l'éducation sociale de l'élève. Ces derniers «doivent être initiés à la culture, au théâtre, à l'histoire,…tous ces domaines qui les éloigneront des idéologies extrémistes et qui leur apprendront à ne pas rejeter leurs concitoyens», conseille-t-il, affirmant que la mosquée n'est pas l'unique lieu du savoir religieux. Abordant la prolifération anarchique des lieux de culte, Ghlamallah estime que c'est aux services de sécurité, en coordination avec le ministère des Affaires Religieuses de remettre de l'ordre. Ghlamallah rappelle la cohésion sociale des Algériens durant la période coloniale où «nos parents et grands-parents se sont unis, ont partagé les mêmes valeurs et n'ont jamais fléchi devant les tentatives de division adoptées par le colonisateurs». Cette cohésion est l'œuvre, assure l'invité du Forum Echaab, des zaouïas qui «réunissent grands et petits, pauvres et riches pour enseigner les véritables percepts de l'Islam». Aujourd'hui, espère-t-il, la construction de la Grande mosquée d'Alger sera «d'un grand apport pour barrer la route aux extrémistes, aux salafistes et aux sectes». Car explique le président du HCI, «elle aura en son sein des professeurs, des imams et des livres qui redonneront à l'Islam sa véritable conception dans la société algérienne». Alger: Sept membres d'El-Ahmadiya arrêtés Sept membres de la secte Ahmadiya ont été arrêtés, hier, à Alger par les éléments de la Gendarmerie nationale. Âgés entre 30 et 50 ans, ils ont été interpellés lors d'une opération menée par la section de recherches de la GN de Bir Mourad Raïs qui a également saisi des matériels informatiques, des tracts et des ouvrages glorifiant la secte Ahmadiya. Les services de sécurité ont pris en filature ces individus suspects après plusieurs jours d'une enquête qui a révélé que ces derniers «pratiquaient des rites religieux dans des lieux inappropriés et accomplissent des rituels étrangers à notre religion au niveau de la commune de Saoula à Alger», explique la GN dans un communiqué. Cette opération a permis de repérer les lieux fréquentés par les adhérents à cette secte, avant de procéder, après finalisation des procédures juridiques, à la perquisition de leurs domiciles et la saisie de matériel informatique et d'une quantité considérable de CD, d'ouvrages et de copies de communication de chefs de ladite secte, outre des ouvrages de propagande de l'ahmadisme. Les mis en cause n'ont pas nié les faits et ont reconnu leur appartenance à la secte depuis 2008. Outre leur lien direct, ils étaient chargés de «la diffusion des concepts véhiculés par Ahmadiya au sein la société algérienne», précisent les mêmes services. A l'issue de l'enquête, les mis en cause ont été présentés devant le procureur de la République près le tribunal de Boufarik pour atteinte à l'Islam, collecte de dons sans autorisation, détention de documents de propagande attentatoire à l'Islam, pratique de rites religieux dans des lieux inappropriés et atteinte à la personne du Prophète Mohamed (Qsssl). Il s'agit de la troisième interpellation menée par la Gendarmerie nationale en l'espace d'une semaine. Jeudi dernier, c'est un certain dénommé F. Mohamed, originaire de Aïn Sefra, dans la wilaya de Naâma, et résidant à Tipasa, dans la localité de Bou-Ismaïl, qui a été arrêté pour les mêmes chefs d'inculpation. Dans la wilaya de Biskra, 25 membres de ce mouvement sectaire ont également été arrêtés.