58 millions de touristes on choisi la destination Afrique en 2016. Au moins deux millions de visiteurs de plus qu'il y a trois ans (56 millions en 2016 Ndlr). Une hausse de 8 %, estime le secrétaire général de l'Organisation mondiale du tourisme, due essentiellement à la «volonté politique visant à développer ce secteur menée par les pays concernés». A l'occasion de la cérémonie officielle du lancement du programme de renforcement des Capacités statistiques de l'OMT en Afrique et dont l'Algérie a été choisi pour abriter l'événement s'étalant sur une période de trois ans (2017-2019), Taleb Rifai a estimé que «les crises réelles sont souvent amplifiées ou déformées par les perceptions erronées que l'on peut en avoir». Le cas de l'Algérie, cite-t-il, qui a connu, suite à la décennie noire, une réelle crise dans le secteur du tourisme. Il reconnaît à ce propos qu'aucune destination n'est à l'abri des risques. Etant le troisième secteur rentable après celui des hydrocarbures, le tourisme, reconnaît Riafi, est frappé de plein fouet par «des groupes que tout le monde connaît et qui choisissent essentiellement des lieux touristiques pour perpétrer leur acte et par-là mettre en berne ce secteur économique». C'est pourquoi, a-t-il insisté, hier, sur l'importance de resserrer la coopération entre les pays. «Les destinations concernées sont confrontées à d'importants défis même si, à l'échelle mondiale, la demande reste forte». L'Afrique, dit-il, représente seulement 4% du tourisme mondial. Raison pour laquelle, en 2018, rappelle l'orateur, l'ONU a approuvé les Recommandations internationales sur les statistiques du tourisme (Rist). «Nous devons aider ces pays pour faire en sorte de rétablir la confiance, car c'est dans l'intérêt de tout le secteur du tourisme et de la société dans son ensemble». Le SG de l'OMT invite, faisant référence aux USA sans les nommer, à «ouvrir les ponts entre les nations et non pas construire des murs». Il souligne, à ce propos, qu'en 2016 1 235 millions de touristes ont traversé les frontières des pays voisins aux leurs. Concernant la destination Afrique, il dira qu'elle a rebondi fortement tout au long de l'année 2016, tandis que la reprise en Afrique du Nord s'est enclenchée au troisième trimestre enregistrant une hausse de 3 à 5 %, avec une perspective, selon l'OMT, d'enregistrer une augmentation de 6% en 2017. L'objet, d'ailleurs, du programme lancé à Alger, pays pilote du continent, qui prévoit une série d'ateliers de renforcement des capacités destinées aux fonctionnaires des administrations nationales du tourisme, des bureaux nationaux de statistiques, des banques centrales et des services des migration. Un programme coorganisé par l'OMT et par le ministère algérien de l'Aménagement du territoire, du tourisme et de l'artisanat. A la tête de ce secteur en Algérie, Abdelouahab Nouri a souligné aux présents, notamment aux ambassadeurs de 21 pays africains et à ses collègues des gouvernements venus à l'occasion, qu'un cadre de référence de la politique de développement du tourisme en Algérie, à l'horizon 2030, a été élaboré. Il faisait référence, en effet, au Schéma directeur d'aménagement touristique (Sdat). Pour ce qui est des statistiques recherchées par l'OMT, il soutiendra qu'elles sont nécessaires pour «concevoir des stratégies de marketing, renforcer les relations interinstitutionnelles, évaluer l'efficacité et l'efficience des décisions de gestion et mesurer le tourisme dans l'ensemble de l'économie nationale».