Les considérations politiques sont déterminantes pour nombre de pays envers le génocide perpétré par les terroristes contre les civils. C'est l'explication qui peut être retenue par la non-dénonciation par certains pays du massacre de 126 civils, dont 68 enfants, dans la province d'Alep. Peu nombreux sont les pays qui dénoncent le génocide perpétré, samedi, par les terroristes contre les civils dans la province d'Alep. 126 civils, dont 68 enfants, ont été tués dans l'attaque au camion piégé perpétrée par un kamikaze, ciblant un convoi de civils chiites. L'attaque s'est produite dans la localité de Rachidine, où avaient été bloqués des dizaines de bus transportant des personnes évacuées de Foua et Kafraya, des localités loyalistes encerclées par les rebelles dans la province d'Idleb, dans le nord du pays. Le secrétaire général-adjoint aux affaires humanitaires et coordonnateur des secours d'urgence de l'ONU, Stephen O'Brien, s'est dit «horrifié» par cette attaque «monstrueuse et lâche». «Ses auteurs ont fait preuve d'une indifférence éhontée pour la vie humaine», s'est-il emporté. Le ministère iranien des Affaires étrangères a dénoncé un crime odieux. «Les attaques contre les civils sont inacceptables quels qu'en soient les auteurs. Les responsables de ces crimes abjects devront rendre des comptes à la justice», écrit le Quai d'Orsay. Le pape François a également eu des mots pour les victimes de la guerre en Syrie et de cet attentat dans sa traditionnelle bénédiction urbi et orbi, le 16 avril. Devant des milliers de fidèles rassemblés sur la place Saint-Pierre, le pape argentin a imploré Dieu d'apporter «la paix à tout le Moyen-Orient» et d'aider «tous ceux qui s'emploient activement à apporter soulagement et réconfort à la population civile en Syrie, victime d'une guerre qui ne cesse pas de semer horreur et mort». Une attaque ignoble contre des réfugiés en fuite, a-t-il, en outre, dénoncé en référence à l'attentat de Rachidine. Le processus d'évacuation de milliers de Syriens vivant dans quatre localités encerclées, près de Damas, pour les rebelles, ainsi que Foua Kafraya pour les loyalites, avait démarré le 14 avril, en vertu d'un accord signé par le Qatar, soutien de la rébellion, et l'Iran, allié du président Bachar El Assad. Le lendemain, l'évacuation avait été bloquée sur la route de Rachidine, les personnes évacuées attendant pendant des heures dans leurs bus en raison de désaccords entre parties adverses. Certains pays, qui soutiennent les terroristes en mission contre le gouvernement de Damas, ont évité de dénoncer le crime perpétré contre les civils. Hier dans l'après midi, les rescapés de l'attentat suicide ont atteint leur destination finale, un camp de personnes déplacées à l'intérieur de Jibrin. Les bus, qui transportaient les habitants évacués des villages de Fouad et de Kefraya ayant survécu à l'attentat contre leur convoi, le 15 avril à Rachidine, sont arrivés dans le camp pour personnes réfugiées à l'intérieur de Jibrin. De nombreux habitants d'Alep y ont également trouvé un refuge temporaire. Certains témoins de l'ignoble crime ont fait part de leur émotion à Russia Today. «Mon, Dieu, cette explosion ! Si vous regardiez le ciel, vous ne pouviez rien voir. Le verre, tout ça. Une scène qui donne la chair de poule», a témoigné une femme bouleversée. L'évacuation continue Malgré l'attentat de samedi près de la province d'Alep, l'armée syrienne reprend ses opérations d'évacuation des villes assiégées par les groupes rebelles. L'attentat à la camionnette piégée contre des bus transportant des personnes évacuées des deux localités chiites de Foua et Kefraya, près d'Alep, a fait au moins 118 morts. L'Observatoire syrien des droits de l'homme a annoncé, ce dimanche, qu'étant donné la situation critique dans laquelle se trouvent plusieurs dizaines de blessés, le bilan des morts pourrait s'alourdir. L'évacuation des localités assiégées s'inscrit dans le cadre d'un accord conclu, mi-mars, entre Damas et les groupes rebelles anti El Assad, selon lequel 16 000 habitants devraient être évacués des localités assiégées à l'ouest d'Alep et dans le Rif de Damas. Aucun groupe terroriste n'a encore revendiqué l'attentat de samedi, mais selon les indices, Daech pourrait se trouver derrière l'attaque. L'Iran a dénoncé un «acte terroriste honteux des takfiristes» et présenté ses condoléances au peuple et gouvernement syriens. Après 6 ans de conflit en Syrie, on déplore 470 000 morts parmi les civils et des millions de personnes de réfugiés. Malgré l'hécatombe, nombre de pays continuent à soutenir Daech.