Nouveau changement à la tête d'Algérie Télécom. Elle sera désormais dirigée par un intérimaire, Adel Kheman, directeur général adjoint en charge du pôle technique, en remplacement du PDG, Tayeb Kebbal, qui a été mis à la retraite. C'est ce qu'a indiqué un communiqué du ministère de la Poste et des Technologies de l'Information et de la Communi-cation. La ministre Houda Imane Faraoun a «accédé jeudi, à la demande du PDG d'Algérie Télécom, Tayeb Kebbal, formulée depuis quelque temps, de faire valoir son droit de départ à la retraite», a précisé le communiqué du ministère. D'autre part, le Conseil d'administration de l'entreprise, en réunion jeudi, a confié «l'intérim à Adel Kheman, directeur général adjoint en charge du pôle technique au niveau d'Algérie Télécom», a fait savoir la même source. La compagnie publique a connu plusieurs changements au sommet, ces derniers temps. Cette situation d'instabilité place la première entreprise chargée des télécommunications en Algérie dans une mauvaise position, vu que le secteur des TIC connaît plusieurs bouleversements et nécessite aussi une réelle stabilité. Depuis 2010, Algérie Télécom a été dirigée par six présidents directeurs généraux. À commencer par Mohamed Debouz, nommé en septembre 2010, avant qu'El Hachemi Belhamdi ne vienne prendre sa place en aout 2011. À peine une année après, soit en mars 2012, Azouaou Mehmel a été désigné nouveau PDG de la compagnie. Et puis, en avril 2016, Mohamed Sbaa devient le nouveau PDG. Ce dernier ne tardera pas, lui non plus, à être remercié. Il sera remplacé par Tayeb Kebbal, en juin 2016. Et voilà que ce jeudi 20 avril, Adel Kheman est désigné comme nouveau PDG intérimaire d'Algérie Telecom. Ces changements à la tête de l'opérateur historique confirment que la gestion de cette entreprise n'est guère facile. Algérie Télécom est incontestablement instable ces dix dernières années comme le sont la plupart des entreprises publiques. L'entreprise a été d'ailleurs accablée par la Cour des comptes. Au début du mois d'avril en cours, un rapport de cette institution a révélé une série d'anomalies et de dysfonctionnements inquiétants enregistrés entre 2010 et 2015. Algérie Telecom a commis, selon le même rapport, des infractions susceptibles du pénal dans plusieurs affaires et transactions. Une perte d'économies estimée à 16,7 millions de dollars a été enregistrée. La Cour des comptes a listé aussi une série de contrats douteux, ayant occasionné des surcoûts, des pertes d'économies dont l'attribution est jalonnée d'irrégularités déconcertantes. Pour les cas relevant du Code pénal, la Cour des comptes affirme qu'ils feront «l'objet d'un rapport circonstancié».