Confrontée à une grave crise financière, l'Algérie s'est endettée auprès de la Banque africaine de développement (BAD) pour financer des projets publics. Ainsi, 900 millions d'euros ont été mis à la disposition du gouvernement en décembre 2016, mais sur la base de plusieurs engagements. Ce prêt «n'est pas un chèque en blanc», a estimé jeudi un dirigeant de la Banque, qui a souligné que l'institution suit attentivement la mise en œuvre de ces «réformes». Le représentant de la BAD à Alger, Boubacar Sidiki Traore, a certifié que les mesures qui ont été engagées jusqu'à maintenant sur le terrain sont «très satisfaisantes». Raison pour laquelle la banque s'engage à renforcer ses financements au profit des programmes d'investissements pour aider l'Algérie à concrétiser la mise en œuvre du nouveau modèle de croissance. Plusieurs facteurs économiques ont aidé à approfondir le partenariat entre les deux parties, à l'instar des cinq priorités de cette banque africaine (électrification, nutrition, industrialisation, intégration et amélioration des conditions de vie en Afrique), l'adoption du nouveau modèle économique et la vision de l'Algérie pour 2035. En décembre 2016, la BAD a accordé un prêt préférentiel de 900 millions d'euros à notre pays afin de financer plusieurs projets d'Etat. A ce sujet, M. Traore a assuré que «ce crédit n'avait été octroyé qu'après que l'institution financière africaine a eu des engagements fermes du pays à poursuivre les réformes économiques». Et d'ajouter : «Ce prêt n'est pas un chèque en blanc, puisque la BAD suit attentivement la mise en œuvre de ces réformes». C'est pour cela qu'une délégation de la BAD, composée de douze experts, a achevé jeudi sa mission de supervision des réformes en Algérie. Ils ont consulté plusieurs administrations algériennes dont le ministère des Finances avec ses différentes structures, le Trésor public et la Banque d'Algérie, essentiellement pour vérifier l'exécution sur le terrain d'une trentaine de réformes financières et économiques, comme l'augmentation des ressources fiscales ordinaires, la rationalisation des dépenses budgétaires, le développement de la compétitivité des entreprises, l'amélioration du climat des affaires et le soutien des PME. Des prêts pour Sonatrach et Sonelgaz La délégation africaine s'est dite satisfaite des réformes sur le terrain, faisant également part de sa volonté de participer au financement des investissements de la Société nationale de l'électricité et du gaz (Sonelgaz) et ce, dès l'année en cours. Cette volonté a été affichée après la sollicitation des autorités algériennes d'accompagner le plan d'investissement de la Sonatrach. Sous des conditions avantageuses, M. Traore a précisé que son remboursement est porté sur une durée de vingt ans, avec un différé de cinq ans et un taux d'intérêt inférieur à 2%. «Ce prêt est autant bénéfique pour la BAD qu'il l'est pour l'Algérie», ajoute-t-il. Actuellement, le portefeuille de la Banque pour l'Algérie comprend douze opérations pour une enveloppe globale de 724 millions d'unités de compte (environ 1,07 milliard d'euros), comportant onze opérations d'assistance technique pour un montant de 9,1 millions de dollars.