La Banque africaine de développement (BAD) se dit «très satisfaite» des réformes économiques menées en Algérie et affirme s'engager à renforcer ses financements au profit des programmes d'investissements. «Nous sommes très satisfaits des réformes sur le terrain. Les mesures (de réformes) annoncées ont été effectivement engagées», a soutenu le Représentant résidant de la BAD à Alger, Boubacar Sidiki Traore, lors d'une conférence de presse organisée jeudi dernier. M. Traore a noté la «parfaite cohérence» entre les projets algériens engagés et les cinq priorités de la BAD (électrification, nutrition, industrialisation, intégration et amélioration des conditions de vie en Afrique), l'adoption du nouveau modèle économique ainsi que la vision de l'Algérie pour 2035. Evoquant le prêt préférentiel de 900 millions d'euros accordé par la BAD à l'Algérie en 2016 pour financer le programme algérien d'appui à la compétitivité industrielle et énergétique, M. Traore a expliqué que ce crédit a été octroyé suite à des «engagements fermes» de l'Algérie à poursuivre les réformes économiques profondes pour diversifier son économie. L'Algérie «a pris des engagements fermes avec la BAD pour concrétiser cette diversification». «Les 900 millions d'euros ont été mis à la disposition du gouvernement sur la base de ses engagements», a-t-il expliqué en précisant que ce prêt «n'est pas un chèque à blanc» puisque la BAD suit attentivement la mise en œuvre de ces réformes. A ce propos, il a fait savoir qu'une mission de la BAD, composée de 12 experts, a achevé jeudi une mission de supervision des réformes en Algérie. Ces experts ont consulté plusieurs administrations algériennes dont le ministère des Finances avec ses différentes structures, le Trésor public et la Banque d'Algérie, essentiellement pour vérifier l'exécution sur le terrain d'une trentaine de réformes financières et économiques comme l'augmentation des ressources fiscales ordinaires, la rationalisation des dépenses budgétaires, le développement de la compétitivité des entreprises, l'amélioration du climat des affaires et le soutien des PME. Selon lui, cette délégation de la BAD a été «très satisfaite de la mise en œuvre de ces réformes». Le prêt de 900 millions d'euros a été accordé à l'Algérie à des conditions «exceptionnellement avantageuses», à un taux d'intérêt inférieur à 2% et un remboursement sur 20 ans avec un différé de cinq ans, selon M. Traore. Lors de la conférence de presse, le Représentant résidant de la BAD à Alger, Boubacar Sidiki Traore, a également indiqué qu'en réponse «à une requête du gouvernement algérien», l'institution va participer au financement des investissements de la Société nationale de l'électricité et du gaz (Sonelgaz) à partir de cette année en cours. «Nous avons été approchés par les autorités algériennes pour prendre contact avec Sonelgaz et jeter un coup d'œil sur son programme d'investissements. J'ai effectivement rencontré la semaine dernière les plus hautes autorités de Sonelgaz qui m'ont présenté le programme d'investissements de la compagnie sur les dix prochaines années (2017-2027)», a affirmé M. Traore lors d'une conférence de presse organisée au siège de la représentation de la BAD à Alger. A ce propos, il a fait savoir que cette banque régionale était actuellement «dans une position d'écoute» et qu'elle comptait consulter ses équipes pour étudier ce dossier, en faisant remarquer que le dernier mot reviendra au gouvernement algérien. A noter que le programme d'investissements du groupe Sonelgaz avoisine les 50 milliards de dollars répartis sur 10 ans. Selon lui, la BAD a également été sollicitée par les autorités algériennes pour accompagner le plan d'investissements de la Sonatrach, tout en ajoutant que cette institution financière africaine n'avait pas encore eu de rapport direct avec les responsables de la compagnie pétrolière nationale. En 2016, la BAD a approuvé des opérations de financement pour 10,8 milliards de dollars, (+25% par rapport à 2015) au profit de ses clients, dont 1 milliard de dollars pour l'Algérie. Le portefeuille de la Banque pour l'Algérie comprend actuellement 12 opérations pour une enveloppe globale de 724 millions d'unités de compte (environ 1,07 milliard d'euros) comportant onze (11) opérations d'assistance technique pour un montant de 9,1 millions de dollars, et le prêt de 900 millions d'euros qui a été entièrement décaissé, et en une seule fois, en décembre 2016, selon M. Traore. L'Algérie est membre fondateur de la BAD, créée en 1964, et dont elle est le 4ème actionnaire (4,2% des actions) sur le continent et le 7e dans le classement général des 80 pays membres (54 pays africains et 26 non africains). Le capital de la BAD dépasse actuellement les 100 milliards de dollars.