Lancée en juin 2015 par l'Agence nationale des déchets (AND), la Bourse des déchets industriels n'a enregistré en l'espace de deux ans que 8 transactions, a indiqué à Alger une représentante de cette agence, Mme Amel Asma, lors d'une journée de promotion de cette bourse avec la collaboration de la Chambre algérienne du Commerce et de l'industrie (Caci) pour développer les activités de tri et de valorisation des déchets. Cette bourse a pour objectif de mettre en réseau les différents acteurs intervenant dans la valorisation des déchets industriels pour assurer des transactions en la matière. A cet effet, la bourse fait appel à une plateforme électronique hébergée au site web de l'AND à travers lequel les opérateurs peuvent s'inscrire et accéder aux annonces des générateurs des déchets et aux demandes des récupérateurs de ces résidus. Cependant, depuis sa création, 8 transactions seulement ont été réalisées, selon Mme Asma, qui a expliqué ce chiffre «très faible» par le non-aboutissement des négociations sur les prix entre générateurs (détenteurs) et récupérateurs (recycleurs), par le problème de transport des déchets lorsque leur localisation est éloignée par rapport à celle des récupérateurs, et aussi par la qualité des déchets proposés pour le recyclage. D'autre part, elle a indiqué que la bourse des déchets industriels a enregistré 147 opérateurs inscrits, 35 offres portant tout type de déchets, 5 demandes pour la récupération des déchets, 105 mises en contact et 6 abonnements. Elle a ajouté que la bourse a enregistré 67% des récupérateurs et recycleurs alors que les générateurs représentent 33%. Dans ce cadre, Mme Asma a expliqué que le rôle de l'AND est la mise en relation entre le générateur et le récupérateur, tandis que la question des coûts des déchets se négocie entre les deux parties. Dans ce contexte, le directeur de l'AND, Karim Ouamane, a affirmé que son agence est disposée à accompagner les opérateurs dans le cadre d'un schéma de gestion par filière, ajoutant qu'une telle bourse peut être créée par d'autres opérateurs et que l'AND ne «monopolise» pas ce genre d'initiative. Selon lui, le but cherché par l'AND est que l'opération d'offre de déchets et de leur récupération soit faite dans un cadre «formel et transparent». Pour sa part, Messaoud Tebbani, directeur général de l'environnement et du développement durable, a insisté sur la nécessité d'avoir une visibilité sur le marché de l'économie verte, et de réaliser des installations de traitement de certaines fractions de déchets par un système de tri. «Le climat des investissements est propice et nous encourageons le partenariat public-privé et davantage quand il s'agit de partenariat public, privé et étranger, permettant de ramener la technologie et le savoir-faire», a-t-il expliqué à l'APS en marge de cette rencontre, ajoutant qu'une stratégie dans la gestion des déchets avait été mise en place récemment. Dans ce sillage, le chef de projet de cette stratégie, Mme Karima Dafi, a expliqué que ce projet visait à mettre en place les mécanismes appropriés sur le plan règlementaire ou économique pour «recadrer la gestion des déchets» et aller vers l'économie circulaire (verte). «Cela va nous permettre de mettre en place des filières de déchets ou de matières à valoriser», a-t-elle ajouté. A cet effet, une étude a été lancée en mars dernier pour une durée de 15 mois, selon Mme Dafi, qui a expliqué que cette étude est actuellement à l'étape de l'évaluation de l'état des lieux et du niveau d'application de la réglementation relative à la gestion des déchets. Par ailleurs, il a été annoncé l'organisation de la 2e édition du salon de la récupération et de la valorisation des déchets en octobre prochain à Alger sous le slogan «Enjeux économiques et technologiques du recyclage des déchets».