Après une chute en lien direct avec la décision de l'Opep et de ses partenaires de prolonger leurs accords de limitation de l'offre mais sans adopter des quotas plus restrictifs, les cours du pétrole ont nettement rebondi en séance de clôture. Le prix du baril de light sweet crude (WTI) a gagné 90 cents à 49,80 dollars sur le contrat pour livraison en juillet au New York Mercantile Exchange (Nymex). Quant au baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet, il valait 52,26 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 80 cents par rapport à la clôture de la veille. «Le marché regarde le mouvement des prix de la veille et se dit qu'il a peut-être sur-réagi», a expliqué Bart Melk, de TD Securities, cité par les agences. Le cours du brut avait subi une sévère correction jeudi, perdant environ 2,50 dollars, dans la foulée de la décision de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de 10 autres producteurs de poursuivre jusqu'à fin mars 2018 la baisse de la production. «La probabilité d'une extension de neuf mois avait été signalée bien avant la rencontre et donc quand le marché n'a rien vu de plus, il a été déçu», a détaillé Matt Smith, de ClipperData. Surtout, les 24 parties prenantes à cet accord ont laissé inchangé le niveau des quotas de production, qui depuis le début de l'année leur impose une réduction de l'offre de 1,8 million de barils par jour par rapport à octobre 2016, qui sert de mois de référence. «La décision de l'Opep est une décision positive», a toutefois martelé Bart Melek. Comme d'autres analystes, il mettait en avant l'impact que pourrait avoir cette prolongation sur les stocks au moment où la demande saisonnière repart. Les réserves mondiales n'ont pour l'instant que peu reculé face aux restrictions de la production appliquées par le cartel pétrolier et ses partenaires, et restent bien au-delà de leur moyenne des cinq dernières années, objectif affiché de l'OH. Cet effort s'est heurté à une reprise des extractions de pétrole de schiste aux Etats-Unis, un pays qui n'est pas partie prenante aux accords. Dernier signe en date de la bonne santé de la production américaine, le nombre de puits de forage en activité a encore augmenté, cette fois très légèrement, selon le décompte hebdomadaire de la société privée Baker Hughes, publié avant-hier. Interrogé sur cette question, l'expert en pétrole Mourad Preure a appelé les pays producteurs, notamment l'Algérie, à «garder leur sang-froid», prédisant que les puits en exploitation en Amérique du Nord vont vite s'épuiser étant donné que leurs réserves ne représenteraient que 44 milliards de barils sur un total de 1.700 milliards que renferment les sous-sols de la planète. Cependant, ce mouvement pourrait encore être renforcé par la détermination de l'Opep à tout faire pour réduire les stocks au détriment de ses parts de marché. «La décision de Vienne envoie un signal de soutien continu aux prix du pétrole de la part de l'Opep, ce qui aide les (compagnies américaines) à faire des projets», a écrit Ann-Louise Hittle, de Wood Mackenzie.