La visite du ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Jawad Zarif, en Algérie, dans le cadre d'une tournée dans la région, a permis à Alger de réitérer sa position par rapport à la crise dans la région du Golfe. Le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, qui a reçu l'hôte d'Alger, lui a rappelé la position de l'Algérie qui «prône le dialogue entre les différentes parties», soit entre les monarchies pétrolières (Arabie saoudite, Bahreïn et les Emirats arabes unis en plus de l'Egypte d'un côté et le Qatar de l'autre). Accusé de soutien au terrorisme et de rapprochement avec l'Iran, le Qatar a vu ses relations diplomatiques avec ces pays rompues sans aucun préavis. Loin d'observer la neutralité dans le conflit, Téhéran a affirmé son soutien à l'émirat gazier, accusé cette fois-ci de se jeter dans les bras de l'Iran chiite, le plus grand blasphème aux yeux des monarchies wahhabites. Pourtant à Alger, le ministre des Affaires étrangères de la République islamique d'Iran, Mohammad Javad Zarif, n'a laissé apparaître aucune divergence avec l'Algérie sur le dossier. Du moins publiquement. Avec le Premier ministre, il a procédé à un échange de vues sur les questions internationales d'intérêt commun, notamment celles liées à la crise du Golfe. En rencontrant son homologue algérien, Abdelkader Messahel, le chef de la diplomatie iranienne a mis en avant «une convergence de vues entre l'Algérie et son pays concernant la coopération internationale, la lutte antiterroriste, le respect de l'intégrité territoriale et la souveraineté des Etats et la non-ingérence dans leurs affaires internes». «Nous avons procédé à un échange de vues sur la nécessité de la coopération internationale dans la lutte antiterroriste, du respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale des Etats et la non-ingérence dans leurs affaires ainsi que sur l'importance du dialogue pour parvenir à des solutions pacifiques aux conflits et aux différends», a-t-il déclaré à la presse à l'issue de son entrevue avec le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel. M. Jawad Zarif a précisé avoir évoqué avec M. Messahel «les questions régionales notamment en matière de lutte contre le terrorisme et l'extrémisme», qualifiant ces entretiens de «bonnes et constructives». Qualifiant les relations entre l'Algérie et l'Iran de «très solides» dans divers domaines économiques et politiques, le ministre iranien a fait état de «concertations continues» et de «dialogue permanent» entre les deux pays concernant toutes les questions. Il a affirmé, dans ce contexte, que cette rencontre a permis d'évoquer «les relations bilatérales ainsi que la coopération bancaire et économique et les moyens à même de dynamiser et de booster davantage ces relations». Pour sa part, M. Messahel a affirmé avoir procédé avec son homologue iranien à «l'évaluation des mécanismes de la coopération bilatérale et l'examen de la situation dans le monde arabo-musulman». L'entretien a été également l'occasion de «présenter l'approche algérienne en matière de lutte antiterroriste et concernant le rôle de la démocratie dans la lutte contre ce fléau», en sus de «la question du règlement des conflits et la position de l'Algérie rejetant toute ingérence étrangère dans les affaires internes des pays et la nécessité du respect de leur souveraineté», a ajouté M. Messahel. «Même pour la situation en Syrie, en Libye ou en Irak, notre position est claire : la solution doit être interne, entre les concernés directement, sans aucune ingérence ou pression politique de l'extérieur», a-t-il précisé, insistant sur «l'importance du respect de la souveraineté, de la volonté et des choix des peuples».