Ils sont un peu plus de 10 000 demandeurs d'emploi, sur un total de plus de 23 000 inscrits à l'Agence de wilaya de l'emploi (Awem) de la wilaya de Tizi Ouzou, à être placés sur le marché du travail depuis le début de l'année au niveau de la wilaya. Selon les chiffres fournis par l'Awem de la wilaya, 10 508 candidats au travail ont été placés du 1er janvier au 30 juin 2017, par l'Agence d'emploi de la wilaya dans le cadre du recrutement classique, c'est-à-dire recrutés directement par des entreprises publiques ou privées avec un total de 8 259 emplois, le reste l'ayant été dans le cadre du dispositif de l'aide à l'insertion professionnelle (DAIP), avec 1125 bénéficiaires. Pour ce qui est du contrat de travail aidé (CTA), destiné essentiellement aux jeunes diplômés, il s'agit d'un total de 1 124 bénéficiaires. A la lecture de ces chiffres, on constate qu'avec seulement 10 508 placements, plus de 13 000 demandeurs d'emploi sont toujours au chômage sur les 23 000 inscrits au niveau de l'Awem de la wilaya. Selon la même source, pas moins de 20 400 emplois ont été permanisés dans la wilaya, sur les 50 000 contrats établis dans le cadre du DAIP depuis la création de ce dispositif, en 2008. Concernant les contrats arrivés à terme, le chef de l'agence Awem de la wilaya a tenu à rassurer les bénéficiaires que l'opération de renouvellement est toujours maintenue, affirmant toutefois que cela dépendra de l'employeur. «Il n'a jamais été question de mettre fin aux dispositifs DAIP ou CTA. Les contrats sont toujours renouvelés pour trois années à la demande de l'employeur», a affirmé Yazid Tizrarine, le chef de l'Awem de la wilaya, sur les ondes de la radio locale. Il faut dire que depuis quelques semaines, plusieurs bénéficiaires d'emploi dans le cadre du dispositif d'aide à l'insertion professionnelle, ont vu leurs contrats non renouvelés, ce qui a suscité une vague d'indignation chez les concernés. Recrutés dans le cadre du dispositif de l'aide à l'insertion professionnelle ou sociale (DAIP et DAIS), des milliers de travailleurs dont les contrats sont arrivés à terme, redoutent de se retrouver au chômage. Il ne se passe pas, en effet, un jour sans assister à des actions de protestations à l'actif des concernés à travers de nombreuses communes de la wilaya pour réclamer le renouvellement de leurs contrats auprès des services des APC, comme cela se fait régulièrement à cette période de l'année. Recrutés pour certains depuis plus de quinze années dans le cadre de ce diapositif mis en place par l'Etat pour juguler le chômage, pour un salaire qui ne dépasse pas 6 000 DA par mois, des centaines pour ne pas dire des milliers d'employés, notamment des femmes, se retrouvent aujourd'hui au chômage suite à la décision prise par le gouvernement de ne plus renouveler les contrats de travail arrivés à terme le 30 juin dernier. Une décision dictée par la crise financière qui secoue les caisses de l'Etat et qui a créé un climat de tension dans de nombreuse communes de la wilaya, avec la tenue régulièrement par les concernés de rassemblements devant les sièges des mairies pour demander à l'Etat de surseoir à cette décision et procéder au renouvellement de leurs contrats de travail. Devant cette situation qui risque de créer un climat de tension à travers le territoire national, notamment avec la prochaine rentrée sociale, qui verra de nombreux organismes publics à l'instar des écoles, des services d'état civil et les différents parcs communaux, amputés de leur main-d'œuvre, les président d'APC des localités concernées ne cessent d'appeler les pouvoirs publics pour revoir leur décision, afin d'assurer la continuité du service au niveaux des établissements et organismes concernés et dont les tâches sont assurées en majorité par des travailleurs recrutés dans le cadre du dispositif de l'aide à l'emploi. A la wilaya, comme ailleurs, la colère commence déjà à monter chez cette catégorie. A Bouzeguène, par exemple, une cinquantaine de femmes ont procédé, dimanche dernier, à la fermeture du siège de l'APC pour dénoncer la non-reconduction de leurs contrats. C'est dire que cette situation est une véritable bombe à retardement qui risque d'éclater à la face des pouvoirs publics.