La capitale libyenne est de nouveau secouée par de violents combats entre les forces loyales au Gouvernement d'union nationale (GNA) et des groupes rivaux dans la région de Garabulli, à 60 km à l'est de la capitale. Selon des témoins, ces affrontements ont éclaté dimanche soir. Ce regain des combats pour le contrôle de la capitale préoccupe la mission de l'ONU en Libye. «Menacer la sécurité de la capitale est inacceptable. (La mission de l'ONU) exhorte les parties à s'abstenir d'une nouvelle escalade», a écrit la mission sur son compte Twitter. Des milices fidèles à l'ancien chef d'un gouvernement non reconnu, Khalifa Ghweil, écarté du pouvoir après la formation du GNA, venues notamment de la ville de Misrata, se sont regroupées ces derniers jours près de Garabulli. Le GNA avait mis en garde vendredi des groupes qu'il a qualifiés de «hors-la-loi», contre toute avancée vers la capitale, ajoutant avoir donné des ordres à ses forces pour repousser toute attaque sur Tripoli. Selon des témoins, les forces loyales au GNA se sont regroupées à leur tour à l'est de la capitale pour repousser l'offensive de leurs rivaux. Des convois de dizaines de chars et de pick-ups armés de canons anti-aériens sont partis de Tripoli samedi et dimanche vers Garabulli, selon les mêmes sources. Des sources médicales et des services de sécurité n'étaient pas en mesure d'indiquer dans l'immédiat s'il y a eu d'éventuelles victimes dimanche. Selon d'autres sources, un bilan provisoire fait état de plusieurs personnes tuées ainsi que d'autres blessées. Les forces loyales au GNA ont gagné en influence fin mai à Tripoli après avoir chassé leurs rivaux des positions qu'ils occupaient, notamment dans le sud de la capitale. Mais ces nouveaux affrontements relancent la thèse des combats pour le contrôle de la capitale, même si ce n'est pas au maréchal Khalifa Haftar qu'on prête les velléités de la prise de Tripoli. Benghazi pas totalement «libérée» Pour l'heure, il se concentre surtout sur Benghazi. Bien qu'il ait annoncé mercredi la libération de la ville «occupée par des terroristes», les combats continuent dans cette ville de l'est. En effet l'Armée nationale libyenne (ANL) dirigée par Haftar, a indiqué dimanche avoir perdu au moins 23 soldats dans des opérations de «ratissage» des dernières poches terroristes à Benghazi, depuis l'annonce de la victoire face aux terroristes. Selon le porte-parole des forces spéciales de l'ANL, le colonel Miloud al-Zwei, trois soldats ont été tués dimanche par des mines, dans des opérations de ratissage des quartiers de Soug al-Hout et al-Sabri, où sont retranchés les derniers terroristes. Selon lui, vingt autres soldats ont été tués depuis mercredi «par des terroristes qui étaient cachés dans des maisons». Des combats continuent d'opposer des forces de l'ANL à des terroristes retranchés dans la zone de Soug al-Jarid, entre Soug al-Hout et al-Sabri, a ajouté le colonel al-Zwei. Le maréchal Khalifa Haftar avait annoncé mercredi «la libération totale» de Benghazi, trois ans après avoir lancé une opération militaire pour reprendre ce bastion de la révolution libyenne de 2011 tombé aux mains des terroristes. Le colonel al-Zwei a annoncé par ailleurs la mort de plusieurs terroristes, sans en préciser le nombre. 17 autres ont été arrêtés par l'ANL, a-t-il dit. Les forces pro-Haftar ont appelé de nouveau les citoyens à ne pas entrer dans les «zones libérées» où un grand nombre de mines ont été trouvées.