C'est dans une température caniculaire que s'ouvre ce matin la session spéciale du BAC pour les retardataires et les absents à la session ordinaire de juin dernier. Les 104 036 candidats exclus de la session qui s'est tenue du 11 au 15 juin dernier pour cause de retard, dont 10 082 candidats scolarisés et 93 954 candidats libres, sont convoqués à ce nouvel examen qui se déroule entre le 13 et le 18 juillet en cours. Ils sont répartis sur 299 centres d'examen à travers l'ensemble du territoire national. Les résultats des deux sessions seront rendus publics avant le 25 juillet en cours, selon la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit. La décision d'organiser cette session a été prise sur instruction du chef de l'Etat et annoncée le 24 juin par le Premier ministre à l'APN. Si elle a été accueillie avec soulagement par les candidats exclus, la décision est loin de faire l'unanimité puisqu'elle est critiquée aussi bien par les syndicats du secteur que par des partis politiques. Le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) et le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), deux principaux syndicats du secondaire, ont contesté cette session spéciale, la qualifiant de «prime à la paresse». Le CLA a exprimé son rejet de la session, dénonçant la prise d'une décision politique alors que la question est d'ordre pédagogique et qu'une telle mesure aurait dû être prise par le ministère de l'Education nationale. Le CLA a annoncé son boycott de cette session et se démarque de ses conséquences, au moment où des enseignants désignés pour la surveillance de l'examen sont furieux. Le MSP, principal parti de l'opposition, a dénoncé la décision par la voix de son président, Abderrazak Makri. «Cette session reflète la mauvaise gestion du BAC et annule le principe constitutionnel de l'égalité des chances», a-t-il déclaré, lors de la dernière réunion du conseil consultatif du parti, le 8 juillet. Il a affirmé que la programmation de cette session fait partie des «politiques populistes qui visent à satisfaire les gens» mais qui donne «une mauvaise image du système éducatif». La raison aurait voulu, a-t-il expliqué, que les retardataires refassent uniquement les matières qu'ils n'ont pas passées en raison de leur retard, et non pas tout l'examen d'où ils ont été exclus. Mais les avis des syndicats et des partis politiques intéressent peu les organisateurs de l'examen. La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, a donné des instructions fermes lors de sa rencontre le 23 juin dernier avec les directeurs et cadres relevant de son secteur, pour que soient appliquées «les mêmes mesures réglementaires et de sécurité» que lors de la précédente session de cet examen. Parmi les mesures prises lors de la session ordinaire du baccalauréat figuraient «la possibilité de choisir entre deux sujets dans chaque matière, et l'octroi de trente minutes supplémentaires pour que les candidats puissent choisir un des deux sujets». Concernant le côté organisationnel, il est interdit aux candidats d'utiliser les téléphones portables ou tout autre moyen de communication à l'intérieur des centres d'examen, sachant que tous ces points ont déjà été mentionnées dans la convocation remise au candidat. Pour assurer le bon déroulement de cette session, les services de la Sûreté nationale et ceux de la Gendarmerie nationale ont mis en place un dispositif sécuritaire spécial pour les 48 wilayas, en mobilisant des moyens humains et matériels supplémentaires pour la réussite de cette épreuve. Diffusion de sujets du bac sur les réseaux sociaux: 8 personnes condamnées à Laghouat Le tribunal de Laghouat a condamné huit personnes (19 à 23 ans) à une année de prison avec sursis et une amende de 50 000 DA pour avoir diffusé des sujets et réponses des épreuves du baccalauréat (juin 2017), lors de leur déroulement, sur les réseaux sociaux, a-t-on appris hier auprès de la sûreté de wilaya. La brigade de lutte contre la cybercriminalité est parvenue à authentifier les matières diffusées sur les réseaux sociaux et à identifier les 8 personnes à l'origine de leur diffusion, qui ont été présentées en comparution immédiate devant le procureur de la Réspublique près le tribunal de Laghouat, a précisé la cellule de communication de la sûreté de wilaya. L'opération a donné lieu également à la saisie d'un outil informatique et de smartphones, a ajouté la même source.