La société chinoise chargée des travaux de réhabilitation et d'extension de la raffinerie pétrolière de Sidi R'cine (Alger) a été appelée par le nouveau ministre de l'Energie à accélérer les travaux et à livrer le projet dans les délais contractuels. Lors de sa visite d'inspection des projets relevant de son secteur, effectué, mardi, M. Guitouni a demandé aux responsables de l'entreprise chinoise de «renforcer leur chantier, notamment par le personnel et d'accélérer les travaux». «C'est un projet national stratégique pour l'Algérie», a-t-il dit. «Les délais de réalisation doivent donc être respectés. Faute de quoi, les pénalités de retard prévues dans le contrat seront appliquées», a mis en garde le ministre en s'adressant aux responsables de la société China Petroleum Engineering and Construction (CPECC). Une cellule de suivi sera mise en place pour suivre au quotidien l'état d'avancement des travaux et de régler, au fur et à mesure, les problèmes susceptibles de survenir. Pour leur part, les responsables de CPECC ont justifié le manque d'effectifs constaté sur le chantier par un «problème de visa pour le personnel chinois». Sur ce plan, M. Guitouni a ordonné le recours aux sociétés algériennes, notamment celles activant dans les grands travaux d'aménagement, pour combler ces insuffisances et accélérer la cadence de réalisation. Le projet de réhabilitation de la raffinerie d'Alger a été confié à l'entreprise chinoise en novembre 2016. Auparavant, le projet a été confié au français Technip qui avait remporté en décembre 2010 le contrat pour la réhabilitation de la raffinerie. D'une durée de 38 mois et d'un montant d'environ 963 millions de dollars hors taxes, il prévoyait que le groupe français réhabilite en partie l'installation pour augmenter de 35% sa capacité de production et lui permettre de produire des carburants aux normes internationales. Au vu des retards enregistrés, le groupe Sonatrach a résilié en juin 2015 le contrat mettant en cause le français Technip qui n'a pas respecté ses engagements. Désormais, le nouveau ministre tient à la date de réception du projet prévue pour octobre 2018. L'entrée en production de cette raffinerie devrait permettre d'augmenter de 35% les capacités de raffinage de cette unité. L'Algérie produit actuellement 11,5 millions de tonnes (Mt) par an de carburants, contre une consommation globale de 15 Mt/an. Le déficit est comblé par l'importation des carburants, notamment de la France, dont le coût est de 2 milliards de dollars/an. La consommation nationale en carburants ne cesse d'augmenter annuellement avec l'augmentation du parc automobile national ainsi que les prix bas des carburants. La réalisation de deux autres nouvelles raffineries à Hassi Messaoud (5 Mt/an) et à Tiaret (5 Mt/an) a été engagée et la réception est prévue pour 2020.