L''installation des commissions de préparation des élections locales ne se déroule pas dans les conditions souhaitées par la direction du FLN, à sa tête le secrétaire général, Djamel Ould Abbès. Au niveau de plusieurs mouhafadhas, ces structures chargées de dégager les listes de candidatures ont été installées sur fond de tension. C'est le cas à Bouira, Souk-Ahras, Sétif, Annaba, Batna, Biskra, Oran, Tlemcen… Mais pourquoi tant de tension et de malaise au sein de la base du parti majoritaire qui trône sur toutes les institutions élues, de la base jusqu'au sommet ? «C'est la réponse du berger à la bergère. La ruse de Djamel Ould Abbès et son équipe trouve pour réponse la ruse de la base qui rejette les directions du secrétaire général», répond Abderrahmane Belayat, meneur d'une aile de contestataires contre la direction du parti. Le climat qui règne dans les structures de base rappelle celui qui avait régné dans le sillage de la préparation des élections législatives du 4 mai, lorsque des bagarres générales avaient éclaté entre les militants. Ces tensions traduisent, selon M. Belayat, contacté par nos soins, «une bonne réponse de la base : nous n'avons pas confiance en la direction nationale du parti». «La base ne veut pas accepter une direction qui triche et qui a déjà triché», souligne notre interlocuteur qui évoque «la corruption dans les candidatures». Selon lui, le FLN prépare les élections locales dans «une ambiance délétère et un climat de pourrissement qui ne cessent de s'aggraver». Mais pour la direction nationale du parti, les choses ne sont pas aussi alarmantes que cela. Saddek Bouguettaya, chargé de communication du parti, indique que l'installation des commissions locales de préparation des élections s'est déroulée «dans des conditions normales et calmes». «A travers le suivi que j'ai fait personnellement de l'opération, je dis que celle-ci s'est déroulée dans le calme», a-t-il affirmé, hier, au téléphone. «Il se trouve que certaines personnes, qui n'ont rien à voir avec le parti, n'étant ni militantes de base, ni membre d'une kasma ou mouhafadha, ni membres du comité central, ni parlementaires, viennent aux cérémonies d'installation des commissions et veulent parler en se proclamant militants», a-t-il précisé. «Mais nous sommes habitués à ce genre de situation que nous gérons normalement», a-t-il ajouté, annonçant que l'opération d'installation des commissions est presque terminée. 1000 communes : pari risqué Notre interlocuteur affirme, en outre, que tous les militants ont le droit de se porter candidats aux élections, à conditions de répondre aux critères fixés par la direction nationale du parti. Il a expliqué que les têtes de liste des candidats pour les APC seront désignées au niveau des wilayas parmi les personnes proposées par les kasmas, à l'exception des communes qui comptent plus de 100 000 habitants. Dans ce cas, c'est le bureau politique qui désigne ceux qui conduiront les listes du parti. Quant aux têtes de liste des candidats pour les APW, le choix sera fait au niveau du bureau politique, parmi les personnes proposées par la base. «Nous sommes convaincus que notre parti va remporter la majorité des APC. Nous tablons sur la victoire dans 1000 communes (sur les 1541 que compte le pays, Ndlr)», conclut M. Bouguettaya. A rappeler que le FLN a défini plusieurs critères de sélection des candidats. Son patron, Djamel Ould Abbès, a appelé dans une instruction adressée récemment aux superviseurs, aux secrétaires de mouhafadas et aux présidents des commissions transitoires, au respect d'une «série de conditions et de normes dans l'opération d'élaboration et de classement des listes de candidatures». Outre la nécessité de se «conformer au programme du président de la République», ces critères exigent «l'ancienneté du militant, tout en étant souple à ce sujet à l'égard des catégories des jeunes et des femmes, ainsi qu'aux réalisations du candidat sur le terrain, la crédibilité, l'intégrité, l'enracinement dans les milieux populaires et la bonne réputation». Pire encore, le patron du FLN a appelé à privilégier les candidatures des moudjahidine, de leurs enfants et des fils de chouhada. L'instruction exclut des listes de candidature «ceux qui se sont portés candidats dans d'autres listes ou ceux qui se sont présentés contre le parti durant les législatives de mai 2017».