Le Sénat américain a confirmé jeudi la nomination de John Desrocher comme ambassadeur des Etats-Unis en Algérie, en remplacement de Johan Polaschik. Quelque 65 nominations ont été approuvées en bloc par le sénat en même temps que celle de M. Desrocher. Devant la commission des affaires étrangères de la chambre haute du Parlement américain, le nouvel ambassadeur a souligné que les relations entre les deux pays se sont renforcées ces dernières années et devenues «plus étendues et plus profondes». M. Desrocher a énuméré trois principaux axes de son programme pour l'Algérie, à savoir renforcer la coopération sécuritaire, développer le commerce et l'investissement, et travailler avec les homologues algériens, alors qu'ils poursuivent les réformes économiques et politiques, a-t-il dit. Alger et Washington ont tenu ces dernières années des consultations à haut niveau avec la participation des institutions des deux pays, a rappelé le diplomate américain, citant en cela les différentes sessions de dialogue stratégique et militaire organisées jusqu'ici. «Cela illustre la valeur que les deux pays accordent à leur partenariat croissant», a déclaré l'ancien sous-secrétaire d'Etat adjoint pour l'Egypte et le Maghreb. L'Algérie exportatrice de stabilité Au plan sécuritaire, M. Desrocher a relevé que l'Algérie avait réussi à maintenir sa «stabilité durement acquise» durant les années 1990 «grâce aux efforts rigoureux de la lutte antiterroriste, à la réconciliation nationale et aux initiatives de déradicalisation». «L'Algérie a également exporté ce dividende de paix à ses voisins. Je suis constamment impressionné par les efforts déployés par l'Algérie pour encourager la réconciliation politique en Libye et engager les Etats voisins à appuyer un accord politique pour le règlement de la crise libyenne», a-t-il enchaîné. Le nouvel ambassadeur a loué l'Algérie pour son rôle de leader dans le maintien de la sécurité régionale. «Elle a aussi fourni une assistance sécuritaire aux pays voisins, à l'instar de la Tunisie et du Niger», a-t-il précisé aux membres de cette commission sénatoriale. M. Desrocher a expliqué que l'Algérie «en tant que plus grand pays d'Afrique, situé dans une région instable, reconnaît la menace que posent les troubles régionaux à sa sécurité intérieure». Le retour des combattants terroristes étrangers de régions en conflit comme l'Irak et la Syrie, la contrebande et les groupes de crime organisé représentent des «menaces importantes» que l'ambassadeur dit vouloir «contrer en renforçant la coopération sécuritaire avec l'Algérie dans la région». Renforcer l'investissement et la coopération énergétique Evoquant la coopération économique, l'ambassadeur a constaté qu'elle avait continué de progresser ces dernières années, mais a reconnu que de nouveaux investissements américains en Algérie sont «indispensables». Il a indiqué que l'Algérie restait un «principal producteur» régional d'hydrocarbures et un «important fournisseur» de gaz pour l'Europe, se positionnant au dixième rang des pays qui détiennent les plus grandes réserves de gaz naturel au monde. M. Desrocher a déclaré qu'il allait aider les compagnies américaines en quête de partenariat avec les entreprises algériennes pour développer le secteur de l'énergie en Algérie. La conjoncture pour l'expansion du partenariat entre les deux pays s'y prête avec le lancement du nouveau modèle de croissance économique pour développer et diversifier les industries locales. Le nouvel ambassadeur a souligné, lors de cette audition, que le défi de la baisse des cours du pétrole auquel fait face le gouvernement actuellement a donné au pays l'opportunité de «mener des changements économiques structurels et de promouvoir la croissance du secteur privé, ainsi que l'investissement étranger, tout en réévaluant son système de subventions et en examinant de nouvelles formes de financement de l'économie». Il a ajouté que les gouvernements des deux pays ont tenu, en avril dernier, une session de discussions sur l'accord sur le commerce et l'investissement (Tifa) afin d'identifier les moyens de renforcer les relations économiques bilatérales. M. Desrocher a, par ailleurs, mis en exergue les réformes constitutionnelles mises en place l'année dernière pour renforcer l'Etat de droit et les libertés. «J'attends avec intérêt l'opportunité de mener une mission active à l'ambassade des Etats-Unis à Alger tout en travaillant avec l'Algérie pour faire avancer nos intérêts communs», a-t-il conclu.