La Corée du Nord compte depuis hier parmi les pays armés de la bombe à hydrogène. Le tir de missile nord coréen, mené hier, renforce les sanctions imposées à Pyong Yong, mais éloigne la perspective d'une attaque militaire contre ce pays. Pyong Yong a procédé hier au tir d'un missile capable d'être doté de la bombe à hydrogène, provoquant la colère de Washington. Pékin, Moscou, Tokyo, Séoul et Paris n'ont pas tardé à dénoncer le nouvel essai militaire lancé par Pyongyang. Alors que la Russie a ajouté un appel au calme. En revendiquant l'essai réussi d'une bombe à hydrogène, la Corée du Nord s'est attirée de vives dénonciations au sein de la communauté mondiale, y compris de la part de la Chine, tandis que Séoul appelait à durcir les sanctions contre Pyongyang. Avec son sixième essai, le plus puissant à ce jour, la Corée du Nord présente un nouveau défi pour la communauté mondiale, un mois après l'adoption de nouvelles sanctions onusiennes. Pékin, Moscou, Tokyo, Séoul et Paris n'ont pas tardé à dénoncer le tir mené par la Corée du Nord, exigeant la fin des programmes nucléaire et balistique nord-coréens. La Chine, principal, a dénoncé ce nouveau test, exhortant son voisin à «cesser ses actions erronées qui aggravent la situation et ne servent pas ses propres intérêts». Dès l'annonce d'un séisme imputé à une probable explosion en Corée du Nord, le premier ministre nippon Shinzo Abe a noté qu'un nouvel essai était absolument inacceptable. Lui faisant écho, le président français Emmanuel Macron a appelé la communauté internationale à réagir avec la plus grande fermeté, estimant que le test nord-coréen portait atteinte à la paix et à la sécurité. Moscou, tout en condamnant le mépris manifesté par Pyongyang pour les résolutions onusiennes, a surtout lancé un appel à la retenue. «Il est impératif de rester calme et s'abstenir de toute action qui conduirait à un nouveau conflit», a averti le ministère russe des Affaires étrangères. La bombe, «d'une puissance sans précédent», marque «une étape très importante, dans la poursuite du but final qui est de parachever la force nucléaire de l'Etat», a-t-elle ajouté. La télévision d'Etat a noté que le président de la Corée du Nord, Kim Jong-un demandant que l'essai soit conduit hier. Le président américain Donald Trump a noté hier qu'une politique d'apaisement envers la Corée du Nord ne fonctionnera pas, après l'annonce d'un nouveau test nucléaire par Pyongyang. Leurs mots et leurs actions continuent d'être très hostiles et dangereux pour les américains, a écrit Donald Trump. Le président américain y prône une fermeté à l'égard de la Corée du Nord. « La Corée du Sud s'aperçoit, comme je le leur ai dit, que leur discours d'apaisement avec la Corée du Nord ne fonctionnera pas, ils ne comprennent qu'une chose! », a-t-il noté. La Corée du Nord est désormais une puissance militaire. Washington est tenu de prendre en considération dans la décision de riposte contre Pyong Yong. La puissance de la bombe testée hier par la Corée du Nord manifeste que ce pays accédé à l'équipe des Etats dotés de la bombe à hydrogène, note un expert russe sur le nucléaire nord-coréen. Vladimir Khrustalyov, spécialiste russe sur le nucléaire nord-coréen, a exprimé son opinion quant à l'essai de la bombe H par la Corée du Nord. «En ce qui concerne la masse et les dimensions de la bombe testée, on peut conclure que si c'est ce qu'elle [la Corée du Nord] avait présenté en tant que charge thermonucléaire destinée au missile Hwasong-14, c'est un succès colossal», a-t-il souligné. Désormais, selon lui, «des charges thermonucléaires s'ajouteront aux simples charges nucléaires des missiles balistiques». «La puissance des secousses mesurées était inhabituellement forte . Elle confirme les déclarations de Pyongyang parlant d'un test réussit de la bombe H. Cela signifie que la Corée du Nord a rejoint le club élitiste des Etats dotés de la bombe à hydrogène», a noté l'expert. Qu'est ce qu'une bombe H ? La bombe H, bombe à hydrogène libère une énergie supérieure aux températures et aux pressions en œuvre au cœur du soleil. Quand une bombe H éclate, des explosions chimique, nucléaire et thermonucléaire se succèdent en un laps de temps infinitésimal. Une première bombe à fission entraîne une très forte augmentation de la température, ce qui déclenche la fusion. Les pays du Conseil de sécurité de l'ONU sont considérés comme des puissances nucléaires officielles : Chine, France, Russie, Amérique et l'Angleterre. Tous possèdent la bombe H, selon les experts, mais aucune n'a à ce jour été utilisée en dehors de tirs d'essai. Le 1er novembre 1952, les Etats-Unis ont fait exploser secrètement une bombe H dans les îles Marshall, en plein océan Pacifique. Un an plus tard, l'URSS a annoncé à son tour un tir thermonucléaire. La puissance de la plus grosse bombe H à avoir jamais explosé, l'essai soviétique «Tsar Bomba», le 30 octobre 1961, au-dessus de l'Arctique, était de 57 mégatonnes. Cette puissance représente théoriquement près de 4 000 fois celle de la bombe atomique larguée sur Hiroshima, mesurée à 15 kilotonnes environ, qui avait fait quelque 140 000 morts, en août 1945. La deuxième bombe atomique contre le Japon, sur Nagasaki, trois jours après Hiroshima, avait une puissance de 17 kilotonnes et avait fait 70 000 morts.