Pas moins de 70 écoles au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou sont sans directeurs, alors que dans certains établissements les parents d'élèves ont carrément décidé de laisser leurs enfants à la maison, hier au premier jour de la rentrée, en guise de protestation quant aux nombreux manques constatées au sein de leurs écoles. Selon le nouveau directeur de l'éducation de la wilaya de Tizi Ouzou, Ahmed Lallaoui, quelques 70 établissements répartis à travers la wilaya n'ont toujours pas de directeur. Une situation qui se répète ces dernières années à chaque nouvelle rentrée, a-t-il indiqué hier en marge du coup d'envoi de la rentrée scolaire 2017/2018 qui a été donné, par le wali de Tizi-Ouzou, Mohamed Bouderbali à partir du lycée Idir Hamki sis à la Nouvelle-ville, Pour y remédier, une stratégie portant la désignation du personnel de l'éducation notamment les enseignants et les surveillants généraux a été mise en place pour assurer la gestion de ces établissements , rassure le DE. Par ailleurs, le même responsable a affirmé que le départ massif à la retraite des enseignants qui sont au nombre de 2 000 pour cette année ne devra pas influer sur le fonctionnement des écoles, tous paliers confondus, grâce à la disponibilité d'une liste d'attente d'enseignants reçus aux derniers concours. « Je dirais qu'après l'épuisement des listes d'attente des candidats ayant obtenus leur concours du mois d'avril 2016, nous allons procéder au recrutement des contractuels et par la suite au lancement d'autres concours pour combler tout éventuel déficit d'ici le mois de décembre prochain » a-t-il assuré. Interrogé sur les mesures prises par sa direction quant à l'affectation « anarchiques » des nouveaux enseignants recrutés et qui a créé la polémique au point où certains enseignants ont décidé d'abandonner leurs postes de travail, le même responsable a indiqué que « les enseignants qui ont été affectés pour assurer leurs missions à plusieurs kilomètres de leurs localités bénéficieront d'un hébergement pour qu'ils puissent accomplir leurs missions dans de bonnes conditions ». L'eternel problème des cantines scolaires si le nombre total des élèves concernés par la rentrée des classes au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou est de 215 034 élèves dont 113 337 dans le cycle primaire, 65 606 dans le moyen et 36 091 dans le secondaire, il n'en demeure pas mois que cette rentrée a été marquée par de nombreux couacs au niveau de certains établissements où la rentrée n'a pas eu lieu en raison de la montée au créneau des parents d'élèves qui ont décidé d' « empêcher » leurs enfants de rejoindre leurs classes en guise de protestation face aux nombreux manques constatés au sein de leurs établissements. C'est le cas au niveau de l'école primaire Yanina Ali au village Chaïb, dans la commune de Mekla, qui a vu les parents faire boycotter la rentrée des classes à leurs enfants pour protester contre l'état lamentable dans lequel se trouve la cantine de l'école. Selon les parents d'élèves la structure dans laquelle les repas sont servis aux enfants ne répond pas aux normes. « La cantine de l'école qui est en préfabriqué constitue un danger pour la santé de nos enfants car est elle construite avec de l'amiante. Nous avons interpellé à plusieurs reprises les responsables concernés pour construire une nouvelle cantine en dur mais voilà que nos doléances sont restés lettre morte » affirme un parent d'élève. Le même scénario est également vécu hier au niveau des localités d'Ain El Hammam et de Timizart, où les parents d'élèves de deux écoles primaires de ces communes ont décidé de laisser leurs enfants à la maison, pour crier leur colère devant les responsables en charge du secteur. Si au niveau de l'école primaire « Filles » du centre ville d'Ain El Hammam, les parents ont décidé de boycotter la rentrée pour réclamer l'ouverture de la cantine scolaire dont les travaux de réalisation ont été entamés en 2015, ceux de l'école primaire Abizar dans la commune de Timizart, daïra d'Ouaguenoun, les chérubins ont été privés volontairement d'école par leurs parents pour dénoncer, selon eux, les multiples manques constatés au sein de cet établissement. Selon un parent d'élève « tout manque au niveau de l'école Abizar où il n' y a ni tables, ni chaises ni tableaux en plus du problème de la cantine scolaire » d'où selon lui le recours à cette action de boycotter symboliquement la nouvelle rentrée des classes.