Le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU, Ghassan Salamé, vient de gagner une première bataille dans sa tentative de résoudre la crise libyenne. Le président du Conseil présidentiel du Gouvernement libyen d'union nationale, Fayez Al Sarraj, a en effet affirmé son soutien à la feuille de route proposée et qui devrait aboutir à «une sortie de la crise, à savoir l'organisation d'élections présidentielles et parlementaires». Selon un communiqué du Conseil, ces propos ont été tenus par le président du Conseil présidentiel du Gouvernement libyen d'union nationale, lors d'une audience qu'il avait accordée, mercredi dernier dans l'après-midi au siège du Conseil à Tripoli, aux membres de la commission constitutive de l'instance de Tripoli. Il a été procédé, lors de cette rencontre, à l'examen des nouveautés de la situation politique et de la feuille de route présentée par le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU, Ghassan Salamé, ajoute le même communiqué. M. Al Sarraj a réaffirmé, lors de cette rencontre, «son soutien» à l'initiative du secrétaire général de l'ONU et qui «aboutira à ce qu'il considéré comme une issue à la crise, à savoir l'organisation d'élections présidentielles et parlementaires», a-t-il dit, rappelant dans ce cadre, ses observations faites quant «à l'importance de mettre en place des calendriers pour les étapes de l'initiative onusienne tout en mettant l'accent sur l'impératif de se montrer ferme envers les semeurs d'obstacles, qui veulent que la situation demeure telle quelle afin qu'ils ne perdent pas leurs postes et privilèges actuels», précise le communiqué. Selon la source, M. Al Sarraj a répondu à plusieurs interrogations soumises par les membres de l'instance sur la Constitution, selon la même source, qui relève que toutes les parties ont convenu de «l'importance de soumettre la Constitution au référendum», conformément au processus démocratique afin que le peuple puisse s'y prononcer. M. Al Sarraj a salué, dans ce cadre, les efforts des membres de l'instance de Tripoli dans la consécration du concept de citoyenneté et de l'Etat civil à travers les rencontres et les conférences organisées par cette même instance, affirme-t-on de la même source. A leur tour, les membres de l'instance de Tripoli ont apporté «leur soutien aux efforts consentis par Al Sarradj pour sortir le pays de la crise, tout en espérant que le processus politique puisse aboutir à l'édification d'un Etat civil démocratique et moderne». Les membres ont également fait part de leur «détermination à présenter, avec l'aide d'experts économiques, une feuille de route pour la crise monétaire et la débattre avec le président et le gouverneur de la Banque centrale libyenne», une initiative saluée par le président du Conseil présidentiel, qui a affirmé qu'elle contribuait à «résoudre les difficultés auxquelles fait face le pays». L'émissaire de l'ONU pour la Libye, Ghassan Salamé, a présenté septembre dernier au cours d'une réunion de haut niveau tenue à New York sur la Libye, une feuille de route pour la résolution de la crise dans ce pays qui comprend trois étapes. Elle prévoit, en premier lieu, un amendement, à compter de la semaine prochaine, de l'Accord politique libyen (LPL) signé en décembre 2015. La deuxième étape consiste en l'organisation, sous l'égide du SG de l'ONU, d'une conférence nationale en vue de rassembler les différentes parties libyennes, notamment les parties refusant de faire part de l'opération politique, et d'ouvrir un dialogue avec les milices armées et présenter une initiative pour unifier l'armée nationale. Il s'agira, pour la troisième étape, de formuler un projet de Constitution et la tenue d'élections parlementaires et présidentielles. Pour rappel, le Conseil de sécurité a adopté, mardi, une déclaration présidentielle pour entériner la feuille de route de l'ONU pour la Libye visant à donner un nouvel essor au processus politique libyen. La feuille de route, présentée le 20 septembre dernier par le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, comprend un plan de sortie de crise en Libye qui prévoit un amendement de l'Accord politique libyen (LPL) et l'organisation d'une conférence nationale en vue de rassembler les différentes parties libyennes autour d'un cadre institutionnel pour aboutir à des élections en 2018. Bien que les membres du Conseil de sécurité aient appuyé ce plan d'action, des divergences sur le contenu de cette déclaration présidentielle ont émergé lors des discussions qui ont précédé l'adoption. Deux membres du Conseil de sécurité ont soutenu qu'il était important d'alléger cette déclaration, en incluant moins de détails sur la mise en œuvre de ce plan d'action, qui risque d'entraver la marge de manœuvre de l'émissaire onusien, Ghassan Salamé. L'objectif est de lui donner plus de flexibilité pour mener à bien sa mission de médiation.