Dalia Si Ahmed, alias Dalia Delou, fait une belle incursion dans le monde de l'écriture à travers son ouvrage «Khaletha tesfa» paru aux éditions ‘Dalimen'. Cette jolie jeune fille de 29 ans dynamique et persévérante, qui évolue dans le domaine scientifique, raconte la vie d'une algérienne avec ses préoccupations, ses inquiétudes et ses espérances. Avec humour, bonhomie et empathie, elle narre les mésaventures et les péripéties de cette fille témoignant de ses petites galères. Dalia qui a un doctorat en génie-mécanique s'adonne à la bande dessinée par hobby. Un hobby qui lui permet de décompresser. Très motivée, elle a su allier avec ingéniosité ses études et sa passion. Dans cet entretien, elle nous livre ses impressions et évoque sa grande passion pour le dessin.
Le Temps d'Algérie : Comment êtes vous venue au monde de la bande dessinée? Dalia Delou : J'évolue professionnellement dans le domaine de l'énergétique, je finalise des recherches en ingénierie mécanique. Le côté artistique quant à celui-ci, il occupe mes soirées et mes weekends, je dessine depuis que j'ai appris à tenir un crayon, principalement des illustrations, mais en 2012, j'ai eu la chance d'assister à des ateliers de bandes dessinées organisés à l'occasion du FIBDA (Festival International de la Bande Dessinées d'Alger).
Pourquoi écrire des scenarii de bande dessinée ? La Bande dessinée est un art fascinant qui associe le texte à l'image, avec un double impact sur le lecteur. Elle permet de s'affranchir de caméras pour dépeindre un décor de cinéma et de raconter en couleurs des récits aussi bien humoristiques que dramatiques. Comment avez-vous choisi le titre de cet ouvrage? «Khalet'ha Tesfa» qu'on pourrait traduire par «Méli-Mélo» est une expression algérienne que l'on exprime en cas de mésaventures pour faire entendre qu'il faut se secouer pour que les choses s'arrangent. J'ai choisi ce titre car cet album est un mélange de différents sujets, différentes petites histoires réunies en un seul recueil.
Cette fille et ses aventures sont-elles puisées de la réalité d'une algérienne? Oui, c'est même grandement inspiré de mon vécu personnel que je tente de tourner en dérision, je dirai même que mes coups de crayons sont animés par mes coups de cœurs et mes coups de gueule. Je pointe, notamment, certaines inégalités hommes/femmes et injustices qui caractérisent notre société, à savoir le comportement au travail ou le harcèlement dans la rue.
Pensez-vous que la vie d'une algérienne et d'une étrangère diffèrent elles à l'ère de la mondialisation ? Toute culture a ses codes. Pour avoir visité plusieurs pays, l'Algérie reste un pays conservateur. Par exemple, il est de coutume qu'une jeune femme (ou homme) habite avec ses parents jusqu'à son mariage, alors qu'en Europe, l'entrée à l'université est synonyme de déménagement et de prise de responsabilités. Mais on arrive tout de même à se reconnaître dans les histoires des unes et des autres. Je me suis d'ailleurs mise à ce type de dessin/écriture en lisant des bandes dessinées, d'auteurs français et américains.
Avez-vous d'autres projets d'écriture ? Ce premier ouvrage avait pour but de faire connaître mes travaux au-delà des réseaux sociaux. Je continuerai de dessiner et de partager mes petits récits humoristiques de façon ponctuelle, mais je souhaite aussi sur le long terme me lancer dans des histoires plus longues, sur un ton moins léger, ou peut être adapter un récit déjà existant, mais un projet qui me touche et qui apporte un message d'espoir et de positivité, si toutefois mon emploi du temps de scientifique me le permet.