Rencontré lors de la 5e édition du Festival international de la bande dessinée, Sofiane Belaskri, âgé d'une vingtaine d'années, nous parle à bâtons rompus de sa passion pour la bande dessinée. La Nouvelle République : Pourriez-vous vous présenter succinctement aux lecteurs ? Sofiane Belaskri : Je m'appelle Sofiane Belaskri, j'ai vingt ans et je suis étudiant en 3e année en génie civil à l'université d'Oran. J'ai été primé lors de la quatrième édition du Festival international de la bande dessinée à Alger. J'ai à mon actif deux publications aux éditions Labstor, en l'occurrence, Drahem et Le Vent de la Liberté et deux collaborations dans des ouvrages collectifs Les monstres et El-Wiratha. Justement vous participez à la 5e édition du Fibda avec la publication de votre deuxième bande dessinée ? J'ai en fait continuer l'histoire avec laquelle j'avais eu l'année dernière le deuxième prix au festival de la bande dessinée à Alger. Je me suis toujours intéressé à l'histoire de l'Algérie. C'est pour cela que j'ai voulu aborder cette thématique. Je me suis beaucoup documenté avant d'entamer cette bande dessinée dédiée à la Guerre de Libération nationale. En vérité j'avais commencé depuis 2009, mais finalement, le hasard a voulu que je finalise mon projet avec la célébration du cinquantenaire de l'Indépendance. Je veux transmettre à travers ma bande dessinée Le vent de la liberté, la traduction de l'hymne national en français et ce, afin qu'il soit accessible pour tous les jeunes. En toute sincérité, beaucoup de jeunes ne comprennent pas la puissance des paroles de cet hymne. Malheureusement, à l'école on nous faisait apprendre l'hymne national. J'ai voulu, également, montrer à tous les jeunes, que le combat pour la liberté a été mené par des jeunes, donc c'est à nous maintenant, les jeunes, de reprendre le flambeau pour honorer notre combat. Cet album parle d'un jeune garçon qui, après l'appel du 1er Novembre s'engage dans l'Armée de Libération nationale. Après avoir vu son père, son grand-frère et son oncle abattus devant ses yeux, lors du massacre du 8 Mai 1945, le personnage principal, Mourad, nourrit une haine envers la France et ce, dès les premiers appels de Novembre 1954. Une série d'événements s'enchaînent par la suite. Quand la Guerre de Libération se déclenche, Mourad est au centre des batailles menées par l'ALN. Il subira les pires atrocités infligées par l'armée française. Il apprendra les valeurs du courage et de la fraternité du peuple algérien. Je tiens à préciser que cette bande dessinée, je ne l'ai pas faite dans le cadre de la célébration du cinquantenaire de l'Indépendance. J'ai commencé l'ébauche de petites histoires sur la Guerre de l'Indépendance de l'Algérie en 2009. C'est le hasard qui a voulu que je finalise mon travail avec la célébration du cinquantenaire de l'indépendance.» Mais concrètement comment êtes-vous venu au dessin et à l'écriture ? J'ai toujours été captivé par les dessins animés dans ma tendre enfance. A l'âge de 16 ans, j'ai découvert la bande dessinée grâce à un ami. Dès lors, c'était devenu pour moi, une véritable passion. Le vent de la liberté représenté est mon deuxième album. J'ai eu la chance de commencer à être publié dans la revue Labstore. J'ai enchaîné avec un premier album dans le style manga algérien intitulé Drahem en 2011 lors de la 4e édition du Fibda. Après que je me suis inscrit dans l'atelier de formation initié au Fibda 2011, j'ai contribué à l'album collectif Monstres avec fantômes. On sent une certaine aisance dans votre travail dans ce deuxième ouvrage ? Il est tout à fait juste que je sois très à l'aise au niveau de l'écriture et du dessin. Il y a une progression notable comparativement à l'année dernière. Je ne vous cacherai pas que j'ai, cependant, de petites difficultés dans les dialogues. Sans prétention aucune, dans le dessin, j'excelle. Je m'améliore avec le temps. Voulez-vous faire de la bande dessinée votre métier ? J'aimerai bien faire de la bande dessinée mon métier mais voyez-vous ce métier ne nourrit pas son homme. Je refuse de vivre dans la misère. Disons que cela restera un hobby pour moi.