Ne voyant rien venir suite au dernier sit-in tenu dimanche dans l'enceinte même du ministère de la Santé, le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) vient de lancer une pétition nationale pour accompagner la lettre adressée au président de la République. Ce moyen de lutte «s'inscrit dans le plan d'action tracé pour reprendre la protestation jusqu'à la pleine et entière satisfaction de nos revendications légitimes.» «Nous avons effectivement tracé un plan d'action qui s'étale jusqu'à la rentrée sociale avec comme aboutissement, si entre-temps nos revendications n'auront pas été prises en charge, une grève générale» nous a déclaré hier Lyès Baloul, membre du bureau national du SNPSP chargé de l'organique. Le statu quo généré par l'attitude du ministère démontre selon notre interlocuteur le mépris de la tutelle envers les blouses blanche. «Notre demande d'audience est une question de principe» martèlera le syndicaliste qui ne doute pas du bien-fondé de leurs revendications. «Nous continuons à exiger la promulgation du statut particulier et l'ouverture des négociation sur le régime indemnitaire», a-t-il dit, tout en précisant que le syndicat reste ouvert au dialogue. Dans la panoplie d'actions envisagées par le SNPSP pour faire aboutir ses revendications, notre interlocuteur nous a fait savoir qu'une lettre a été adressée au président de la République. Celle-ci va être accompagnée d'une pétition. «En attendant une probable réaction de la tutelle, nous nous attelons actuellement à collecter les signatures des praticiens à travers toutes les régions du pays» nous dira M. Baloul, qui estime que l'opération prendra du temps dans la mesure où toutes les structures sanitaires vont être touchées. Le bilan de l'opération va être rendu selon lui le 16 août prochain «lors de la réunion du bureau national». Dans la missive adressée au chef de l'Etat, ils estiment que «la démarche de l'Etat s'est orientée principalement vers la réorganisation administrative du système de santé, mais a occulté le maillon que nous considérons principal ; le personnel soignant «dénonce aussi dans le même document, la confection de la grille des salaires dans le nouveau statut de la fonction publique» en l'absence d'un dialogue social ouvert à toutes les organisation syndicales représentatives». Ils s'en remettent ainsi au premier magistrat du pays «pour que soit mis fin à toutes les difficultés et levée l'opacité qui entoure la gestion du dossier». Le syndicat avait entamé en février dernier une grève illimitée à laquelle la réponse du ministère de la Santé et de la population a consisté en un dépôt de plainte auprès de la cour d'Alger pour l'interdire. Dimanche dernier, un sit-in a été observé dans l'enceinte du ministère sans que les responsables daignent recevoir les représentant des praticiens. Cette fois-ci, ils interpellent le président de la République tout en maintenant la pression avec la menace de recourir une fois encore à la grève.