Le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) a indiqué avoir pris la décision, après un long travail sur le terrain en faveur de l'unité d'action, de renouer avec la protestation, et ce, à partir de la rentrée scolaire fixée au 1erseptembre pour les agents d'administration et le 12 septembre pour les élèves. «La rentrée sociale sera chaude cette année», a affirmé au Temps d'Algérie Achour Idir, l'un des responsables du CLA. D'ores et déjà, le syndicat a pris la décision de boycotter le premier jour de la rentrée des élèves, soit le 12 septembre. Les syndicats de l'intersyndicale sont également invités à adhérer à cette action. Une réunion est prévue d'ailleurs avec l'ensemble des syndicats que regroupe cette organisation (SATEF, UNPEF, SETE, CNAPEST, UGTA de Béjaïa et le CLA) avant la rentrée scolaire pour débattre de la suite à donner à leur mouvement de protestation et faire valoir leurs revendications socioprofessionnels. Et pour manifester leur mécontentement vis-à-vis des décisions prises dans le secteur de l'éducation sans consultation du partenaire social, le CLA et le SATEF (Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation) tiendront un rassemblement devant la chefferie du gouvernement le jour de la tenue de la tripartite, date qui reste inconnue. Le secrétaire général du SATEF, Mohamed Salem Sadali, dénonce pour sa part le fait que la tutelle ait élaboré le statut particulier de l'enseignant sans faire participer le partenaire social censé être le seul concerné. Le même intervenant dénonce également l'indifférence de la tutelle vis-à-vis du malaise vécu par l'enseignant d'une façon permanente, qui est notamment dû à la dégradation du pouvoir d'achat en Algérie. Selon lui, «la rentrée scolaire ne va pas se faire dans de bonnes conditions.» outre les doléances des enseignants qui restent en suspens, le sureffectif des classes face à l'absence d'un programme de nouveaux postes budgétaires va causer un vrai problème. M. Sadali met en exergue, également, l'échec du nouveau programme scolaire qui va encore être soumis à une révision. L'échec est lié, selon lui, «à l'absence d'une étude scientifique et pratique.» Il y a lieu de rappeler que les revendications des deux syndicats se résument en trois points : la révision de la grille des salaires par la revalorisation du point indiciaire, la promulgation du régime indemnitaire, la révision du statut particulier pour répondre aux aspirations des enseignants et travailleurs de l'éducation et une retraite après 25 ans de service. M. Achour annonce, par ailleurs, la réalisation d'une étude comparative sur le pouvoir d'achat des algériens avec nos deux pays voisins, à savoir le Maroc et la Tunisie. Le travail sera terminé avant la rentrée scolaire et sera utilisé dans une campagne de sensibilisation sur la dégradation du pouvoir d'achat.