A 27 km de Sétif, au marché «Dubaï» à El Eulma, dans le site commercial de l'informel, la dernière semaine de Ramadhan est réservée au commerce de jouets et autres gadgets pour enfants. Mais c'est le commerce des pétards qui occupe l'essentiel de l'activité. Un commerçant rencontré avoue que, traditionnellement, à la même époque, le commerce des pétards prend naissance à El Eulma avant de gagner toutes les régions du pays. Ce qui rend compte aussi de l'activité du trafic aux frontières terrestres de l'Est, à quelques kilomètres. Le commerce est fort florissant, précise un importateur, pour qui un investissement de 100 millions de centimes, l'équivalent d'une charge d'un conteneur de pétards, peut rapporter aisément plus de 2 milliards de bénéfices. Une virée du côté de «Dubaï» laisse apparaître une ambiance particulière, où la majorité de la clientèle en provenance de différentes villes du pays vient s'approvisionner en grosse quantité. La marchandise emballée dans des cartons «made in China» et confondue à celle des jouets est rangée dans les fourgons. Mais certains témoignages nous révèlent que les grosses quantités de pétards sont dissimulées dans des camions de fruits et légumes afin de détourner l'attention du contrôle de la gendarmerie. Au marché «Dubaï» d'El Eulma, c'est l'anarchie du commerce qui assure la discrétion dans la vente du produit prohibé, grâce au foisonnement des marchands à la sauvette, regroupés en nombre considérable devant les commerces et chargés d'écouler la marchandise. Car en fait, mis à part les tables des marchands à la sauvette, les pétards ne sont exposés nulle part, afin de renforcer la protection du marché informel contre les tentatives des brigades de la répression de la fraude. La règle du secret dans le commerce des pétards est soigneusement entretenue dans tout l'entourage à «Dubaï». La marchandise prête au chargement est enfouie à quelques mètres dans un des commerces afin de dérouter la vigilance des contrôleurs, mais l'identité du véritable dépositaire et le lieu du stockage ne pourra jamais être identifié. Certaines sources affirment que le trafic des pétards prend source aux frontières Est, il entretenu au niveau de fermes agricoles avant d'atterrir sur le marché.