Les expulsions de familles entières sont de plus en plus fréquentes ces derniers mois. Les décisions de justice sont intransigeantes. Celles des familles Boudjemâa et Ourbih en sont les parfaites illustrations. Malgré les nombreuses promesses du ministre chargé de la solidarité, Djamel Ould Abbas, la famille Boudjemâa, composée de 7 individus, occupe toujours la cave de l'immeuble de leur ancienne demeure, et ce, depuis 41 jours. Expulsée suite à une affaire de succession, les membres de cette famille risquent de contracter des maladies jusque-là combattues durant les années 1950, comme la tuberculose et la typhoïde. Un énorme risque pèse sur eux. L'appartement de deux pièces duquel a été expulsée la famille Boudjemâa appartient désormais, depuis que la justice a tranché, au fils de celui qui a donné l'appartement à leur père. Les Boudjemâa se disent victime d'une injustice, puisque tous les papiers prouvant leur cause sont à leurs dispositions. Ils pensent que «l'expulsion dont ils ont fait l'objet est juridiquement illégitime». Dans la cave pullule de rats et d'insectes. La mauvaise hygiène dans laquelle vit la famille en question est un danger permanent. En effet, outre les mauvaises odeurs, l'un des membres de cette famille est asthmatique. Il est âgé de 4 ans. La grand-mère a rejoint une de ses sœurs à Aïn Benian. Les conditions de vie pour la marraine de la famille sont devenues insupportables. Le chef de famille a installé une pancarte à la sortie de l'immeuble qui donne sur le boulevard Hassiba Ben Bouali. Les riverains peuvent lire et constater le calvaire vécu par la famille Boudjemâa. Certains d'entre eux sont outrés par les promesses exprimées par le ministre Djamel Ould Abbas car jusqu'à présent elles n'ont pas été respectées. Ce dernier a lors d'une visite au restaurent Errahma de Hassiba Ben Bouali visité cette famille et lui avait certifié qu'«elle sera logée très prochainement dans un chalet», indique le chef des Boudjemâa. Le mois de Ramadhan a été pénible pour nous. Nous n'avons pas jeûné comme nous le souhaitions», poursuit-il. «Avec l'hiver qui approche et le fort taux d'humidité qui en suivra, je me demande ce que nous allons devenir. Tous ce que nous désirons, c'est de trouver une alternative à cette situation que nous vivons», conclut-il. La famille Ourbih dresse une tente Direction : Garidi II. Ferhat Ourbih a été expulsé avec sa petite famille d'un appartement F3 quelques jours avant le mois de Ramadhan. Il se retrouve présentement à la rue avec sa femme et ses trois enfants. Se considérant victime d'escroquerie de la part de son propre frère, complice avec sa femme, il ne demande que réparation. Il a érigé une tente en face de l'immeuble qu'il habitait. Ferhat Ourbih indique qu'il a envoyé des courriers à la présidence de la République, au ministère de l'Intérieur, au ministère de la Solidarité, ainsi qu'à la commune de Kouba et à la wilaya déléguée de Bir Mourad Raïs, pour demander la prise en compte de son cas. Il dit être en mesure d'apporter toutes les preuves d'escroquerie dont il a été victime, ajouté au 5 personnes qui peuvent témoigner de la transaction immobilière engagée avec son frère. «Nous craignons la rudesse de l'hiver, une saison qui est à ses portes. En plus de cela, nous n'avons pas de toilettes. Nos anciens voisins commencent à en avoir marre de nous rendre service pour faire nos besoins. Pour le moment, je ne demande qu'a bénéficier de quatre murs pour protéger ma famille. Récemment, j'ai été agressé et mis en danger par deux personnes. Nous sommes pourtant des Algériens. Y a-t-il une solution pour nous aider ? Je suis constamment menacé de licenciement par mon employeur et j'ai des idées suicidaires qui me traversent très souvent l'esprit», déclare-t-il, retenant des larmes. Affaire à suivre…