Il n'est pas question de baisser les bras, semblent dire les syndicats autonomes du secteur de l'éducation après une rentrée scolaire qu'ils qualifient des plus catastrophiques, le ministère de tutelle ayant campé sur ses positions, alors que l'année écoulée a été plusieurs fois paralysée par des mouvements de grève à répétition. Ces débrayages, menacent encore les représentants des enseignants, vont reprendre de plus belle et se durcir, pouvant aller jusqu'à une grève illimitée dès novembre prochain. Pour ce faire, l'unité des rangs des deux principales organisations, à savoir l'intersyndicale et la coordination autonome est l'un des moyens les plus sûrs et indispensables pour faire aboutir «les revendications légitimes des travailleurs de l'éducation», pensent-ils unanimement. Le ton est déjà donné par l'Intersyndicale dont la journée de protestation (avec arrêt de travail), qui sera ponctuée par un rassemblement devant le ministère de l'Education programmée pour le 05 octobre, Journée de l'enseignant, regroupera le CLA, le Satef, le Snapap et le Cnes, entre autres. Le Cnapst de Nouar Larbi, qui tient la même période, ses conseils de wilaya, a décidé de son côté d'observer une grève le même jour et a invité les enseignants à faire des propositions en vue de son conseil national qui se tiendra le 09 octobre. Il est urgent, selon Achour Idir, chef de file du Conseil des lycées d'Algérie (CLA) affilié à l'Intersyndicale, de passer à des actions communes «d'autant plus que nos revendications sont quasiment les mêmes», fait-il remarquer, tout en appelant, dans un communiqué parvenu à notre rédaction «l'ensemble des enseignants à se mobiliser en force» pour faire du 5 octobre, «une grande journée d'action unitaire» car «seules notre détermination et notre unité seront à même d'ébranler le mépris et l'autisme de la tutelle». La même urgence est soulignée par le coordinateur du Snapest, Meziane Meriane, qui croit dur comme fer que «tous les obstacles pour l'unification de l'ensemble des syndicats ont sauté». Notre interlocuteur, dont le syndicat a tenu son conseil national vendredi dernier, affirme que des contacts sont établis entre les deux entités en vue d'établir des actions communes. «Nous nous inscrivons dans une logique de protestation», dit-il avant d'asséner que «la réédition de la grève de 2003 qui a duré 2 mois semble se dessiner de plus en plus». Il fera savoir dans la foulée que le Snapest se réunira du 29 septembre au 01 octobre pour dégager des propositions dans ce sens. Un avis partagé par M. Idir qui annonce une grève illimitée à partir de novembre. «Nous nous réunirons les 2 et 3 octobre pour préparer d'autres rassemblements et actions afin de marquer notre présence le jour de la tenue de la tripartite», affirme-t-il. Dans le communiqué du CLA, il est reproché à la tutelle une gestion «aléatoire et autoritariste». Les rédacteurs du document estiment par ailleurs que «pendant que le secteur accuse un manque de 25 000 postes budgétaires, aucune date de recrutement n'a été fixée». Ils dénoncent le fait que «des contractuels ayant mené le mouvement pour leur intégration sont traînés devant les tribunaux». Ils réitèrent en outre leurs principales revendications à savoir un statut particulier «valorisant le métier» et un régime indemnitaire. En tout état de cause, l'unanimité des syndicats sur la nécessité «d'en finir avec le mépris de la tutelle» devrait faire réagir le ministère.