La paralysie demain du secteur de l'éducation se dessine comme une option inéluctable. Il s'agit d'un débrayage ouvert, de surcroît illimité, qui se répercutera certainement négativement sur le déroulement de l'année scolaire. Une panoplie de syndicats opérant dans le secteur affiche sa détermination à aller au bout de leur action de grève, option qui ne connaîtra pas d'épilogue sans la satisfaction pleine et entière de leurs revendications socioprofessionnelles. Les propos du coordinateur national du Satef illustrent bien cette volonté de ne point reculer d'un iota jusqu'à gain de cause. «On veut de vraies solutions. Cela fait longtemps que nos revendications sont posées sans qu'il ne soit procédé à une prise en charge efficiente. Pour cette fois-ci, on va se contenter de solutions de replâtrage, encore moins de fausses promesses. La balle est dans le camp de la tutelle», nous déclare Mohamed Salah Sadali, contacté hier par nos soins. C'est dire que l'ajournement de cette grève devant paralyser pour on ne sait combien de temps le secteur de l'éducation est quasiment impossible. Le Syndicat autonome des travailleurs de l'enseignement fondamental (Satef) est cette organisation qui a décidé de recours à la grève du 8 novembre dans le cadre de l'Intersyndicale regroupant notamment le Snapap et la coordination des contractuels de l'éducation. Ces syndicats ont décidé à l'unisson de mettre à exécution le mot d'ordre de grève à partir d'aujourd'hui, dimanche 8 novembre. D'autres syndicats vont les rejoindre dès le lendemain, soit à partir de lundi. Il est question notamment du Conseil autonome du personnel de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) ainsi que du Conseil des lycées d'Algérie (CLA). Cette section syndicale en attente de son agrément nous fait savoir par le biais de son chargé de communication, Achour Idir, qu'elle s'attend à davantage d'enchevêtrement des relations existant entre les professionnels de l'éducation représentant notamment les différents syndicats et la tutelle. Echec des négociations avec la tutelle «On engage le mouvement de grève et il est certain que celui-ci se traduira des poursuites judiciaires à notre encontre», nous dit Achour Idir. Notre interlocuteur joint hier par téléphone nous fait savoir que le CLA n'a point été convié par la tutelle dans le cadre du travail de concertation engagé par le ministre Benbouzid avec certains syndicats du secteur. Même ceux qui ont pris part à cette initiative, à l'image de Snapest que gère Meriane Meziane, sont sortis quelque peu déçus des entrevues avec les responsables de la tutelle. De l'avis du parte-parole Snapest, une délégation de ce syndicat a été reçue jeudi au siège du ministère de l'Education. «La rencontre nous a permet de revenir à la charge par rapport à la satisfaction de nos revendications. Tout comme les débats ont aussi porté sur le préavis de grève déposé en octobre. Le ministre a certes montré de nouveau sa disponibilité au dialogue, néanmoins l'entrevue de jeudi nous a permis de constater définitivement que Benbouzid n'a pas les prérogatives pour pendre en charge nos doléances», nous a explique hier M. Meriane. Ce dernier insiste au passage sur le maintien du mot d'ordre de grève qui sera donc mis à exécution dès cette semaine. La rentrée la plus catastrophique depuis l'indépendance Faut-il noter par ailleurs que le secteur de l'éducation national n'a pas connu de stabilité, et ce, depuis la rentrée des classes, le 13 septembre. Nombreux sont les problèmes qui l'ont secoué et continuent encore à le faire, et rapportés dans les colonnes des journaux et la place publique. En effet, en sus des doléances exprimées par une multitude de syndicats, l'on peut citer entre autres la polémique née autour de la couleur du tablier, celle se rapportant à la gestion du week-end, sans oublier la grippe A. Tous ces problèmes ont fait dire au chargé de la communication du CLA que la rentrée scolaire 2009-2010 est «la plus catastrophique depuis l'indépendance du pays».