Les chiens errants représentent un danger réel pour la santé de la population, notamment celle qui habite en zone rurale. En effet, 1800 morsures canines ont été enregistrées au cours du premier semestre de l'année à travers la wilaya de Batna, selon des statistiques présentées hier au cours d'une journée d'étude sur la rage. Les participants à cette rencontre organisée par la direction de la santé et de la population, réunissant médecins et vétérinaires, ont tiré la sonnette d'alarme sur ce phénomène qui suit, ont-ils indiqué, une courbe ascendante depuis 2004 avec 1963 morsures pour atteindre 3462 en 2008, soit 27 cas pour 100 000 habitants et une moyenne de 10 morsures par jour. Le docteur Abdessalam Farid a affirmé lors de son intervention que les morsures canines ont fini par constituer un «grave danger» pour la santé publique, assurant que la ville de Batna se place en tête des agglomérations les plus touchées par ce phénomène avec 655 cas en 2008 et 319 durant le premier semestre de 2009, suivie des communes de Barika (422 cas en 2008 et 173 au premier semestre de 2009), Bitam, Aïn Touta et Merouana. Près de 75% des victimes de ces morsures sont des hommes, a souligné le même praticien qui note que ce phénomène est aussi répandu en campagne qu'en milieu urbain. Les causes de ce phénomène sont multiples. Les intervenants ont mis l'accent sur l'insuffisance, voire l'inexistence pour certaines communes de campagnes d'abattage de chiens errants, l'inexistence de fourrières canines et la multiplication des décharges sauvages. Pour sa part, M. Darnouni, cadre à la direction de l'environnement, a lié l'ampleur de ce phénomène à la multiplication des sites anarchiques de dépôt des ordures ménagères qui constituent, selon lui, de «véritables invitations» aux chiens errants. Il a par ailleurs préconisé le recours aux nouvelles méthodes de gestion des déchets urbains. Le directeur de la santé et de la population a affirmé, de son côté, que le dernier cas humain de décès dû à la rage à Batna date de 2001. Ce même responsable a souligné que les services sanitaires assurent la prise en charge totale des victimes de morsures mais, a-t-il noté, la prévention reste la priorité pour lutter efficacement contre ce phénomène.