L'immobilier à Oran qui avait pâti des scandales du foncier durant les années 1990 semble avoir retrouvé son dynamisme au point où certains professionnels n'hésitent pas à assurer qu'il est promis à un bel avenir. C'est du moins ce qu'estiment bon nombre de spécialistes soulignant que les mesures de réorganisation du secteur promulguées au cours du premier semestre de l'année en cours ont commencé à donner leur effet. Elles ont déjà permis une décantation et l'élimination de certains intrus qui avaient parasité l'activité, permettant ainsi l'apparition de pratiques spéculatives qui ont «plombé» un secteur promis pourtant à un bel avenir. La décennie de la tragédie nationale marquée par un afflux de citoyens fuyant les zones marquées par la violence terroriste avait dopé les prix des locations dans tous les quartiers de la wilaya d'Oran. D'ailleurs, cette époque a été marquée par l'explosion du nombre d'agences immobilières spécialisées notamment dans la location. Ce fut une revalorisation des prix de location, des montants des cautions de garantie et des commissions concédées aux agences et aux intermédiaires, qui avait marqué cette période, qui avait vu les agences proposer de vieilles bâtisses situées dans des quartiers populaires à des prix frisant parfois le ridicule. Des studios et de minuscules F2 étaient proposés à pas mois de 15 000 à 20 000 DA, des montants qui permettaient, avant la frénésie de la dernière décennie du siècle dernier, la location d'une villa dans le quartier huppé de Saint Hubert sur les hauteurs de la ville. Le retour à la paix marquait la fin de la période faste de l'immobilier qui commençait à montrer des signes évidents d'essoufflement. Des agences tentaient alors de vivoter en s'investissant dans la location saisonnière de maisons sur la corniche oranaise. Et dans cet exercice, la concurrence des propriétaires était féroce. Plusieurs Oranais, habitant la côte ouest, n'hésitent pas en été à s'improviser agences immobilières en proposant à la location leur habitation, une pratique juteuse qui était, il n'y a pas longtemps tolérée par les agences et les professionnels du secteur. Les nombreux programmes de construction de logements réalisés à Oran ont apporté un grand quota d'espaces à louer qui peuvent permettre une relance du secteur de l'immobilier. Mais force est de constater que la crise économique a frappé de plein fouet une activité qui s'apprêtait à proposer ses services aux nombreuses entreprises étrangères qui devaient s'installer dans la capitale de l'Ouest. «Avant cette crise, les banques et plusieurs entreprises étrangères louaient à tour de bras. Chacun trouvait son compte, le propriétaire, l'agence et les courtiers qui percevaient des commissions fixées par l'usage à 4%, mais qui pouvaient atteindre jusqu'à 10%, pour cette occasion dans les quartiers recherchés du centre-ville», dira le propriétaire d'une agence immobilière. Un autre ne s'empêchera pas de souligner que le secteur a toujours vécu des hauts et des bas. «Il existe des locations de 70 000 à 250 000 DA pour les villas de luxe mais il existe également des locations de 6000 à 12 000 DA pour des appartements situés dans des quartiers populaires. Et vous pouvez aussi trouver une location pour 5000 DA dans des haouchs (habitations collectives) d'El Hamri et Sidi El Houari. Il y en a pour toutes les bourses et pour tous les goûts», affirme-t-il. Mais en attendant une réorganisation efficace du secteur, tous les opérateurs attendent beaucoup de la 16e conférence internationale qui se tiendra au mois d'avril prochain à Oran. «Ce sera une occasion qui nous permettra de combler le déficit de plusieurs années de crise», notent les gérants de certaines agences immobilières.