Le marché du ciment à Oran est sujet, depuis quelques mois, aux manipulations d'une mafia «qui continue de faire des matériaux de construction un filon juteux qu'elle défend becs et ongles. Les intermédiaires sont à l'origine de toutes les augmentations successives des prix du sac de ciment qui est passé, depuis l'été dernier, de 450 DA à 650 DA le sac actuellement. Actuellement, les commerçants des matériaux de construction sont sceptiques.La production de la cimenterie de Zahana, gérée depuis deux ans par l'égyptien Orascom, n'alimente pas les circuits de distribution. «Le sac est censé sortir de l'usine à 220 DA mais allez le trouver dans le commerce», dira un détaillant d'El Hamri qui ne peut s'empêcher de pester contre ceux qu'il a qualifiés de mafia du ciment et qui aurait, selon lui, des relais dans toutes les wilayas du pays. «J'ai vu des camions de M'sila venir s'approvisionner à Oran. Ils achètent des bons de livraison auprès de certains particuliers et ils s'en vont allégrement charger du ciment dans les dépôts de la cimenterie, c'est inadmissible», dira un autre commerçant d'une rue dédiée au commerce des matériaux de construction à El Hamri. Pour bon nombre de détaillants, le cahier des charges des entreprises engagées dans les projets de développement n'explique pas la frénésie qui a frappé le marché du ciment. Pour eux, cette situation est le résultat des manœuvres des spéculateurs. «Ils sont connus de tous, mais ils continuent d'agir à leur guise. Ils savent comment dépasser tous les barrages mis par l'administration de la cimenterie pour les contenir. Que voulez-vous, la situation restera tel quel et avec les projets inscrits dans le cadre des nouveaux programmes de développement elle va empirer», dira un commerçant qui fera remarquer que les quantités de ciment importées récemment n'ont pas réussi à stabiliser le niveau des prix qui risquent à tout moment de connaître une autre envolée.