Le ciment et certains matériaux de construction, qui connaissent une crise dans la région Ouest, ont poussé des entrepreneurs véreux à en faire un filon juteux. La direction de la concurrence et des prix d'Oran a concentré ses efforts, ces derniers jours, sur l'activité de certaines entreprises du bâtiment. En allant enquêter sur place, les agents de cette structure constatent la présence de grosses quantités de ciment et de certains matériaux de construction dans les stocks de ces entreprises. En épluchant leurs plans de charge, il s'est avéré que pour la majorité, elles n'étaient pas inscrites pour des projets de construction. Ce qui se traduit en termes plus clairs par le fait que ces entrepreneurs achetaient d'importantes quantités de matériaux de construction pour les revendre aux autoconstructeurs à des prix prohibitifs. Depuis la fermeture de l'usine ERCO de Zahana par une décision du wali de Mascara survenue au mois de septembre 2001, ces entrepreneurs se sont rabattus sur l'unité ERCO d'Oran, échappant ainsi à tout contrôle. L'unité de Zahana, qui alimentait ces entreprises de construction, exigeait des documents prouvant que ces matériaux allaient servir dans leur activité. Le plan du projet, ses besoins en matériaux de construction, son état d'avancement étaient vérifiés par l'administration de l'ERCO Zahana avant qu'elle ne donne son feu vert pour les approvisionnements. Libérés de cette contrainte depuis la fermeture de cette unité, des entrepreneurs ont alors saisi cette opportunité pour se livrer à des opérations spéculatives. Pour le moment, des sources nous ont affirmé que la DCP a établi 38 procès-verbaux transmis à la justice pour mettre, d'une part un terme à ce trafic et d'autre part permettre le déclenchement d'une enquête judiciaire qui pourrait dévoiler les tenants et les aboutissants de cette affaire.