Le chef de la diplomatie algérienne, Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, est attendu aujourd'hui aux Etats-Unis dans le cadre d'une visite de travail qu'il effectue à Washington à l'invitation de la secrétaire d'Etat américaine Hillary Rodham Clinton. Outre que ce déplacement confirme à lui seul qu'Alger et Washington partagent une «lune de miel» faite pour durer dans le sillage des relations bilatérales tissées entre les deux pays et se prévalant d'un caractère historique, l'agenda de cette visite est quelque peu chargé pour le ministre algérien en déplacement éclair aux USA comprenant dans son programme toute une série de prises de contact à différents niveaux. C'est dire que la sphère politique US s'est mobilisée comme un seul homme pour accueillir notre ministre des AE, ce qui dénote de l'intérêt particulier qu'a toujours porté le pays de l'oncle Sam à l'Algérie, intérêt qui d'ailleurs fait l'objet de beaucoup de déclarations de la part d'officiels américains dont la plus mémorable est sans doute celle de Condoleezza Rice, membre du gouvernement de George Bush qui ne manquera pas de faire l'éloge de l'Algérie en déclarant en 2008 que note pays est champion de la sécurité régionale et internationale. Ceci dit, la visite de Medelci aujourd'hui aux USA qui intervient sur invitation de Mme Clinton est une première en son genre depuis l'élection de Barack Obama au poste de président des USA. Depuis l'investiture d'Obama, Medelci est en outre le premier haut responsable maghrébin à se rendre aux Etats-Unis, et là également, les relations algéro-américaines ne sont que mieux revalorisées. Ces relations sont toujours reconsidérées en vue de les parfaire, et la meilleur preuve pour certifier d'une telle volonté se rapporte à la nomination en novembre dernier du chercheur algérien Elias Zerhouni, désigné par Hillary Clinton comme ambassadeur scientifique des USA. Une telle nomination constitue un motif de fierté non seulement pour Alger mais aussi pour toute la communauté algérienne établie aux USA. Les officiels américains savent pertinemment que l'Algérie occupe le rôle de «pivot» dans la région du Maghreb. Cela dit, ce qui séduit les Américains pour ce qui est de l'Algérie a trait bien sûr au modèle de lutte antiterroriste de notre pays pour faire face et vaincre l'hydre intégriste. Les USA comme la France, de même que d'autres pays occidentaux ont été pour un moment tous demandeurs de l'expérience algérienne en la matière. Un agenda chargé pour une visite éclair ! Pour revenir au programme de la visite qu'effectue aujourd'hui Mourad Medelci aux USA, un communiqué du département des Affaires étrangères informe qu'«outre les entretiens de fond avec son homologue sur l'état de la relation bilatérale qui a connu des avancées substantielles au cours de ces dernières années et les consultations approfondies sur les questions politiques internationales d'intérêt majeur (Maghreb, Sahel, Proche-Orient, lutte contre le terrorisme, conflits en Afrique...), M. Medelci rencontrera de nombreux hauts responsables du département d'Etat, en l'occurrence M. Jeffrey Feltman, sous-secrétaire d'Etat chargé des Affaires du Proche-Orient et M. Robert Hormats, sous-secrétaire d'Etat chargé des Affaires économiques, énergétiques et agricoles. Mourad Medelci s'entretiendra également avec d'influents membres du Sénat et du Congrès, dont les membres du Caucus Algérie avant de recevoir les membres de l'Algerian American Business Council, et les représentants de la communauté algérienne établie aux Etats-Unis. En termes d'investissement mutuellement avantageux autant pour l'Algérie que pour les USA, les réformes engagées par notre pays depuis la dernière décennie constituent une opportunité fiable pour nombre d'investisseurs US tentés par la découverte du marché algérien. A cela s'ajoute la conclusion prochaine d'un accord Open Sky et l'ouverture de la desserte Alger-New-York en vue d'un meilleur rapprochement entre les deux pays. Les Etats-Unis sont le premier client de l'Algérie et son quatrième fournisseur, et le volume global des échanges entre les deux pays s'est élevé à 21,2 milliards de dollars en 2008.