Le ministère de l'Intérieur britannique ayant demandé à la justice du même pays «un délai supplémentaire pour l'examen de la demande algérienne», la décision d'extradition de Abdelmoumene Khelifa devrait être rendue le 29 décembre prochain. C'est du moins le souhait du ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Belaïz, qui s'exprimait en marge d'une séance plénière du Conseil de la nation consacrée aux questions orales. Tayeb Belaïz a affirmé dans une déclaration à la presse que la Grande-Bretagne devrait se prononcer sur l'extradition du golden boy Abdelmoumène Khelifa le 29 décembre. Il a indiqué à ce titre que le ministre britannique de l'Intérieur avait «demandé à la justice britannique un délai supplémentaire pour examiner la demande algérienne d'extradition de l'accusé Abdelmoumène Khelifa, délai qui lui a été accordé», a-t-il précisé. M. Belaïz a exprimé le vœu que ce «deuxième report soit le dernier» avant l'extradition du magnat, précisant que «le plus important pour l'Algérie est que nous ayons obtenu une décision de justice». Pour lui, le reste de la procédure «est d'ordre administratif». s'agisant des autres affaires liées à l'ex-groupe Khalifa, le ministre a affirmé que l'affaire Khalifa Airways était au niveau du tribunal de Cheraga alors que les autres sont en instance au niveau de la Cour suprême. «Soyez rassurés. L'enquête s'est déroulée comme il se devait», a déclaré le ministre, insistant sur la nécessité pour la justice de travailler «dans le silence pour ne léser personne». La justice britannique avait, rappelons-le, accepté d'extrader Abdelmoumène Rafik Khalifa et de le remettre aux autorités juridiques algériennes, lors de la séance tenue le 25 juin dernier au tribunal de Westminster à Londres. Le juge Timothy Workman avait estimé à l'issue de la décision que l'extradition de Khalifa «ne contrevenait pas à la convention internationale des droits de l'homme». Dans un communiqué publié à l'issue de cette décision, le ministère de la Justice a indiqué que la décision d'extradition «a été prise suite à une série de procédures qui ont abouti à l'annonce de l'acceptation de la demande algérienne en la forme et à l'examen ensuite de l'objet de la demande, la vérification des pièces à conviction, en s'assurant que les conditions qui garantissent un jugement équitable du concerné devant les tribunaux algériens sont réunies et ce, au cours de nombreuses séances d'audition des témoins, d'experts et des plaidoiries des avocats». La demande algérienne pour l'extradition de Khelifa, rappelle-t-on, est basée sur des documents relatifs à la falsification de l'hypothèque de la villa familiale et d'un local commercial jusqu'à la constitution du groupe Khalifa. Parmi les autres chefs d'inculpation retenus contre Khelifa figurent également les cas de vols survenus au niveau des différentes agences d'El Khalifa Bank sur ordre de l'accusé lui-même, la gestion anarchique et la négligence ayant marqué les transferts de devises sous le couvert de diverses transactions qui étaient en réalité, selon la liste des chefs d'accusation, des détournements organisés. Jugé par le tribunal criminel de Blida et condamné par contumace à la perpétuité pour plusieurs crimes en relation avec la gestion d'El Khalifa Bank, Abdelmoumène Khelifa, qui s'était réfugié au Royaume-Uni en 2003, fut arrêté le 27 mars 2007 sur le territoire britannique dans le cadre d'un mandat d'arrêt européen délivré par le tribunal de grande instance de Nanterre, près de Paris. Le parquet de Nanterre avait ouvert fin 2003 une information judiciaire pour «abus de confiance, banqueroute par détournement d'actifs, banqueroute par dissimulation de comptabilité, blanchiment en bande organisée».