«Ijar leasing Algérie» est le nom de la société de leasing créée par la Banque extérieure d'Algérie en partenariat avec le groupe bancaire portugais Banco Espirito Santo et le fonds d'investissement saoudien Swicorp. Cette filiale de la BEA financera, entre autres, les secteurs de l'immobilier, du transport, de l'industrie et des travaux publics. Contrairement au crédit classique, la banque publique n'exigera pas d'apport personnel aux opérateurs. C'est hier que s'est déroulée la cérémonie de signature du pacte d'actionnaire à l'hôtel El Djazaïr d'Alger. Pour la partie algérienne, le pacte a été paraphé par le PDG de la BEA, Mohamed Loukal, et du côté de la banque portugaise, l'administrateur du groupe Antonio Jose Baptisa Souto. Le fonds d'investissements Swicorp a été représenté par le DG de la filiale algérienne, Nabil Triki, de nationalité tunisienne. La cérémonie a été rehaussée par la présence du DG du Trésor public, Hadj Baba Ammi, représentant également le ministre des Finances, Karim Djoudi. La création de cet établissement financier est une première dans le secteur bancaire algérien. La BEA s'est associée à l'un des plus prestigieux groupes bancaires et financiers au monde. Le groupe Banco Espirito Santo, dont l'existence remonte au XIXe siècle et compte parmi les premières banques privées au Portugal en terme d'actifs nets avec une part de marché estimée à 20,4 % et 1,7 million de clients. Cette banque se distingue, également, par son soutien et son rôle dans le financement des PME et sa présence à l'échelle mondiale. Quant au fonds d'investissement saoudien, Swicorp, il intègre la filiale algérienne de leasing par son expérience dans le domaine du conseil financier, le capital investissement et l'ingénierie financière. Ces trois établissements se partagent le capital à hauteur de 59% pour la BEA, 35% pour Banco Espirito Santo et 6% pour Swicorp. Cette répartition répond, selon le PDG de la BEA, aux exigences réglementaires algériennes instituées par la loi de finances complémentaire 2009. Le patron de la BEA a indiqué, lors d'une conférence de presse, que la part de la banque publique sera ouverte dès que possible au profit des investisseurs algériens, personnalités morales ou individuelles. Le montant du capital de cette nouvelle société est de 3,5 milliards de dinars. Un montant qui sera revu à la hausse dans les prochains mois, a tenu à ajouter le PDG de la BEA. M. Loukal a expliqué que la vocation de cette filiale est la fourniture des produits et services de crédit-bail à des entreprises résidant en Algérie, nationales ou étrangères. Ces services concernent le secteur de l'immobilier professionnel, la fourniture d'équipements et matériels roulants et les équipements et matériels de production divers. La BEA veut apporter ainsi des produits financiers souples et différents des services classiques, à savoir le crédit d'investissement et d'exploitation, qui sont accordés exclusivement aux entreprises ayant des capacités et des garanties. Pour capter une nouvelle clientèle, constituée principalement de PME, la banque publique va devoir déployer son personnel afin de développer l'activité de leasing qui profite, actuellement, à deux entités de capitaux étrangers, à savoir Maghreb Leasing Algérie et ALC. S'inscrivant dans les objectifs du gouvernement de soutien à la petite et moyenne entreprise, la BEA envisage d'accompagner par les différentes formules de leasing en vogue dans le monde des finances. «Notre activité sera comparable à celle qui se pratique en Europe. Nos services seront accordés selon les normes internationales», a tenu à préciser le PDG de la BEA. L'administrateur de la banque portugaise a affirmé, de son côté, que son groupe a désigné le Maghreb, et particulièrement l'Algérie, comme zone prioritaire, au vu de la proximité géographique et des relations historiques entre les deux nations. Cette banque est partie prenante du projet de création d'une société de capital investissement avec la BEA, dont la création officielle interviendra prochainement à Alger. Quant au DD de Swicorp, Nabil Triki, il se contente de rappeler dans son intervention que son entreprise a plus d'une dizaine d'années d'activité en Algérie, qu'elle est aujourd'hui à son cinquième projet d'investissements. C'est là, dit-il, la croyance du fait que l'Algérie est un pays d'investissement. L'Etat œuvre pour le développement de la PME L'intervention du DG du Trésor Public a permis de comprendre que les pouvoirs publics veulent lever les principales contraintes se dressant devant les PME, notamment en matière d'accès aux équipements et outils de production sans passer par le crédit bancaire, dont l'octroi est soumis à l'hypothèque de biens. La création d'une société publique de leasing répond, selon Hadj Baba Ammi, aux objectifs des pouvoirs publics d'encourager un tissu de PME, en vertu de leur rôle dans l'absorption du taux de chômage et la diversification de l'économie du pays. A ce titre, il a rappelé que le dispositif de garantie des projets de PME, géré par la Caisse de garantie des PME, a été conforté par la décision d'augmentation du niveau de garantie de 50 à 250 millions de dinars. La création d'une société de capital investissement est mise également à l'actif de cette stratégie de développement de la PME.