«La campagne de vaccination contre la grippe A/H1N1 a pris des proportions alarmantes», a tenu à nous déclarer le professeur Lachebeb, chef de service des maladies infectieuses et responsable du centre de Référence du CHU Saâdna Abdennour de Sétif à la veille du lancement de la 2e phase de la campagne qui concerne les femmes enceintes, une opération qui n'a pas eu lieu hier d'ailleurs. Et, la veille aussi, le chef de service de la prévention au niveau de la direction de la santé de wilaya nous a annoncé que les quantités de vaccin ne sont pas parvenues à Sétif. Mais au niveau de tous les centres de vaccination, c'est toute la campagne qui est suspendue. On ne vaccine plus. On ne parle que du décès de la femme médecin survenu 30 heures après sa vaccination, et dont le prélèvement sur le corps a été confié à l'Institut Pasteur et au laboratoire de police de Constantine. Il s'agit d'un état de confusion générals parmi le personnel de la santé. Aucune information ne filtre ni du côté de la direction de la santé ni de celui de la direction du CHU. Certaine presse s'attelle au montage des hypothèses les plus folles de cas de suicide de la défunte, à l'heure où le personnel médical est en attente du résultat de l'expertise devant déterminer la responsabilité de l'acte d'inoculation du vaccin sur le décès. Mais du côté de la rue où la rumeur bat son plein depuis plusieurs jours, la totalité est persuadée que c'est le vaccin contre la grippe A/H1N1 qui est la cause directe de la mort de la femme vaccinée. Certains médecins questionnés préconisent d'autres solutions pour l'immunisation de la catégorie des femmes enceintes faute de vaccination, car il s'agit selon eux de la tranche de la population la plus exposée aux risques les plus graves. Un sentiment qui traduit inévitablement l'échec de la campagne de vaccination contre le virus de la grippe A/H1N1 à Sétif.