«L'état de santé de Meryem Mehdi s'aggrave et elle a failli y passer il y a deux jours», a affirmé hier à Alger la secrétaire générale du Snapap, Nassira Ghozlane. Meryem Mehdi en est à son 50e jour de grève de la faim pour protester contre son licenciement abusif par British Gas. Des médecins étaient à son chevet jusqu'à 6h du matin, dont le docteur Khandek, spécialiste en médecine interne, le docteur Boukrif, spécialiste en pneumo-phtisiologie et le docteur Farah, médecin urgentiste, accompagné de deux infirmières pour réanimer la gréviste. Mme Ghozlane a ajouté que «Meryem a eu des vomissements verdâtres à plusieurs reprises dans la journée d'hier. Elle ne tient plus debout, affaiblie, abattue et déprimée par sa situation sans alternative». Et de poursuivre : «On constate une pâleur très apparente, une perte de poids chiffrée à plus de 60%, des hypoglycémies et des chutes de tension artérielle, ainsi qu'une anémie, le tout lié à la dégradation dangereuse de son système immunitaire, une toux très gênante et des difficultés respiratoires. Elle présente aussi des plaques rouges infectées sur le corps. Pour subvenir à ses besoins métaboliques, des perfusions lui sont administrées par voie parentérale tels les acides aminés et les solutés macromoléculaires car elle refuse toute alimentation par voie orale», a noté la SG du Snapap qui précise aussi qu'un gavage (le gavage est une technique utilisée par le corps médical dans certaines circonstances qui consiste à alimenter une personne en état de choc) lui a été fait hier. Meryem Mehdi est en danger de mort et son état est menacé par l'aggravation des signes cliniques et biologiques sur le plan respiratoire et rénal. Elle a été évacuée plusieurs fois vers différents hôpitaux d'Alger et même dans certaines cliniques privées. Elle a été hospitalisée à maintes reprises au service de réanimation pour choc septique et hypoglycémique, a-t-on appris auprès de la même source. Des organisations syndicales internationales lui apportent leur soutien Selon les documents remis par la représentante du comité des femmes du Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap), plusieurs comités, dont la résolution du comité de la Confédération générale du travail (CGT) de l'Etat espagnol face à la grave situation de Meryem Mehdi pour responsabiliser la multinationale britannique British Gas (BG) et la classe politique sur la dégradation de l'état de santé de Meryem. Il lance un appel à la solidarité internationale afin d'étendre l'action des syndicalistes algériens et encourager toutes les organisations collectives et tout individu qui désire manifester son soutien à cette cause. Pour sa part, l'Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF) exprime son entière solidarité avec Meryem Mehdi dans son combat «légitime». Cette organisation exige que tout soit mis en œuvre pour obliger BG à maintenir Meryem dans son poste. De son côté, le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) apporte également son soutien à Meryem en dénonçant «les conséquences néfastes et irréversibles sur sa santé dans un silence complice des autorités». Enfin, le comité des femmes du Snapap est déterminé à continuer sa protestation et dénoncer «l'autisme, le mépris et l'accointance des pouvoirs publics avec la BG et interpelle une nouvelle fois toutes les parties, organisations et personnes engagées dans la défense des droits de l'homme au niveau national ou international afin d'intervenir pour mettre fin à ce féodalisme». Pour prendre une décision pour une reprise ou aller vers la justice dans l'affaire Meryem Mehdi, le Snapap se réunit avec la commission de soutien aujourd'hui en son siège vers 10h.