La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a estimé hier à propos des scandales financiers qui occupent ces dernières semaines l'actualité nationale qu'il y a «interférence politique» dans certains cas, tout en affirmant qu'elle ne doute pas de la volonté politique de régler ce fléau. S'exprimant dans une conférence de presse à l'occasion de la réouverture de l'ancien siège du parti, Louisa Hanoune affirme à ce propos que le projet de loi de 2006 contre la corruption n'est pas suffisant même en étant renforcé par l'observatoire récemment annoncé, car estime-t-elle, tout en affirmant qu'il faut s'attaquer aux racines du mal, elle croit savoir que la solution réside dans la séparation des pouvoirs. «Même l'indépendance de la justice est touchée», fait-elle remarquer. Pour l'oratrice, la corruption existe depuis longtemps, «on ne combat pas la corruption avec les institutions qui l'ont généralisée». Dans le même contexte, la responsable du PT s'attaque à la politique du deux poids, deux mesures dans les affaires de corruption. Elle cite dans ce contexte l'affaire de l'autoroute Est-Ouest et le cas du secrétaire général du ministère des Travaux publics qui ne devrait pas, selon elle, rester sous les verrous. «Pourquoi le ministre de la Justice ne prend-il pas de décisions dans ce sens ?», s'interroge-t-elle, croyant savoir que c'est là une preuve d'interférence politique dans les scandales de corruption. Elle défendra dans la lancée Sonelgaz, dont le dossier «qui n'a trait qu'aux œuvres sociales» est remis au goût du jour. «Il y a aussi des intentions malsaines de présenter le pays comme étant totalement gangréné», dit-elle. Elle pense que le rôle «renforcé» de l'IGF par exemple est à même d'aider dans la lutte contre ce fléau et estime que l'Etat doit réviser la loi sur la monnaie et le crédit et revoir le code des marchés publics et des investissements afin d'éloigner les clientélistes de tout bord. Sur le plan social, Louisa Hanoune déclare avoir soutenu tous les mouvements de protestation «dans le respect de l'indépendance des syndicats», car selon elle, ce sont les socles de la démocratie. «Nous nous interrogeons sur les réseaux politiciens qui ferment les portes du dialogue», dit-elle, lorsqu'elle évoque les revendications «légales» des praticiens de la santé. Elle interpelle dans ce cadre le Premier ministre afin qu'il les reçoive. Tout en rappelant le bilan positif de son parti «non électoraliste» de par ses activités quasi quotidiennes estime-t-elle, Louisa Hanoune n'a pas omis de revenir sur la session parlementaire «blanche» qui vient de se clôturer et le rôle de simple chambre d'enregistrement de l'APN non sans rappeler que le PT a usé et continuera à user la tribune de l'assemblée. Elle a en outre évoqué l'orientation économique du pays tirant à boulets rouges sur les privatisations et l'adhésion de l'Algérie à la Zale entre autres. L'orientation économique actuelle demande plus d'audaces, fait-elle remarquer.