La porte-parole du Parti des travailleurs estime que l'orientation économique (les privatisations) n'est pas une question de ministres. Le Parti des travailleurs ne soutiendra pas le programme du gouvernement Ouyahia. Sa porte-parole, Louisa Hanoune, qui a animé hier une conférence de presse, a affirmé qu'“au-delà des hommes, c'est la politique des privatisations qui sera toujours de rigueur”. La responsable du PT pense que “le problème ne réside pas en la personne de Abdelhamid Temmar”, mais c'est “celui de l'orientation globale de la démarche économique du pays”. C'est la question de fond, ajoutera-t-elle, avant de mettre en garde contre la volonté de casser la Fonction publique à travers la révision de son statut. Louisa Hanoune, qui a rencontré, avant-hier, au siège de son parti à El-Harrach, le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, précise par ailleurs que le retour de Abdellatif Benachenhou au gouvernement avec le portefeuille des finances n'a pas de quoi rassurer. Elle considère que tout cela a une relation d'abord avec El Khalifa Bank, ensuite avec la privatisation du secteur bancaire. La porte-parole du Parti des travailleurs soutient, en effet, que s'il n'y a pas eu de changement dans l'équipe gouvernementale, c'est qu'il n'y aura pas de changement de programme, comme l'a d'ailleurs signifié le Conseil des ministres. Selon elle, “les mêmes réformes qui entrent dans le cadre de l'encouragement de l'investissement étranger en Algérie au détriment de l'investissement public” seront reconduites. “Pourquoi des ministres continuent à contracter des crédits auprès des institutions financières internationales, alors que nos réserves de change ont atteint les 23 milliards de dollars ?”, s'interroge Louisa Hanoune, qui croit que, derrière une telle politique, “il y a une volonté de maintenir le pays dans la dépendance vis-à-vis des puissances de l'argent”. Revenant sur la situation politique nationale, la responsable du Parti des travailleurs affirme que la seule issue à la crise réside dans la mise en place d'une Assemblée constituante élue à la proportionnelle intégrale. A propos du limogeage de Ali Benflis, elle souligne que la crise ne porte pas sur des questions de fond comme le programme économique, la crise de Kabylie, les disparus ou la politique extérieure de l'Algérie. Elle estime que “la position de l'Etat face à la guerre contre l'Irak est une autre facette des réformes économiques”. Louisa Hanoune annonce, enfin, que le congrès de son parti se déroulera en juin prochain. Par ailleurs, elle tient à affirmer que la question de l'élection présidentielle de 2004 n'est pas encore à l'ordre du jour des débats au sein du PT. S. R.