N'ayant pas réussi la grève des chauffeurs de taxi à laquelle avaient appelé cinq syndicats de la filière, les transporteurs de la commune de Dahmouni, ville située à 15 kilomètres au nord du chef-lieu de la wilaya, ont augmenté unilatéralement les tarifs. Les prix des places ont été réaménagés au gré des circonstances et en l'absence de tout contrôle administratif et commercial, passant de 15 DA à 20 DA, soit une augmentation brusque de 25%. «Ainsi, tous les chauffeurs de taxi et de transport collectif de la localité se sont mobilisés non pour répondre au mot d'ordre de leur énième grève, mais plutôt pour punir les usagers que sont les lycéens, les étudiants et les fonctionnaires des administrations, en somme les petites gens», dit ce quadragénaire qui doit quotidiennement prendre le transport pour rejoindre son lieu de travail. Il faut dire que ces mêmes transporteurs ont toujours réussi à imposer leur diktat sans pouvoir offrir des services décents à leurs clients. En trois années, les prix ont été revus et à un rythme exponentiel, avec une moyenne de 5 DA par grève ! «Et tout cela a lieu devant le mutisme des responsables des transports !», fait-on remarquer avec regret. Selon certaines informations, des détenteurs de licence de transport fuient la localité pour aller travailler en ville à 50 DA sinon mettre en location leur bus pour des mariages, excursions et le transport des clubs sportifs. Le dindon de la farce reste évidemment et toujours le citoyen.