Deux greffes rénales ont été réalisées voilà une semaine au CHU Frantz Fanon de Blida à partir du cadavre d'un patient décédé dans un accident de la circulation. Les deux reins prélevés ont bénéficié à deux patients, un homme et une femme, dont l'évolution est satisfaisante à ce jour. Il convient de signaler que toutes les équipes médicales (neurologie, neurochirurgie, chirurgie, laboratoire, radiologie) du CHU de Blida ont été mobilisées autour du professeur Si Ahmed El Mahdi, chef de service de chirurgie et transplantation rénale au CHU de Blida, pour la réussite de cette opération qui intervient huit ans après celle réalisée à Constantine en 2002. Le grand mérite revient à la famille du défunt qui a surmonté sa douleur et autorisé le prélèvement des organes de leur enfant décédé. Cette attitude prouve la confiance qui règne entre le personnel soignant et la population locale. Par ailleurs, comme l'a souligné le Dr Kamel Bouzidi : «Le don d'organes pour sauver une vie est conçu comme une charité permanente et le donneur sera récompensé par Dieu.» Et d'ajouter : «L'Algérie a été le premier pays musulman à décréter une fetwa dans ce domaine.» «Près de 600 transplantations rénales ont été réalisées en Algérie depuis 1986 au niveau des structures hospitalières publiques, ce qui est faible», dira le professeur Si Ahmed, qui ajoute que ces greffes ne représentent que 10% de la demande réelle, comme elles ont toutes été pratiquées à partir de donneurs vivants. Exceptés six patients qui ont bénéficié d'organes prélevés sur deux morts à Constantine en 2002 et les deux de Blida il y a de cela une semaine. Pour cette raison, les praticiens souhaitent la vulgarisation du prélèvement d'organes sur les cadavres sachant qu'il s'agit là d'une pratique admise par les scientifiques et les religieux. Il convient de signaler que 6000 Algériens sont en attente d'une greffe rénale.