Après Constantine, c'est à Blida que viennent d'être réalisées deux greffes rénales à partir de patients décédés. L'équipe du professeur Si Ahmed El Mahdi, chef de service de chirurgie et transplantation rénale au CHU Frantz Fanon de Blida, a réalisé, le 31 mars dernier, deux greffes rénales à partir d'un patient décédé suite à un accident de la circulation après accord de ses parents. Les deux reins prélevés ont bénéficié à deux patients dont l'évolution est satisfaisante à ce jour. Il convient de signaler que toutes les équipes médicales du CHU de Blida ont été mobilisées pour réussir cette opération qui intervient huit ans après celle réalisée à Constantine en 2002. Le grand mérite revient à la famille du défunt qui a surpassé sa douleur et autorisé le prélèvement des organes de leur enfant décédé. Cette attitude prouve la confiance qui règne entre le personnel soignant et la population locale. Par ailleurs, comme l'a souligné le Dr Kamel Bouzidi : « Le don d'organes pour sauver une vie est conçu comme une charité permanente, et le donneur sera récompensé par Dieu ». Et d'ajouter : « L'Algérie a été le premier pays musulman à décréter une fatwa dans ce domaine ». « Près de 600 transplantations rénales ont été réalisées en Algérie depuis 1986 au niveau des structures hospitalières publiques, ce qui demeure en deçà des besoins », dira le professeur Si Ahmed du CHU de Blida. Et d'ajouter : « Ces greffes ne représentent que 10% de la demande réelle, comme elles ont toutes été pratiquées à partir de donneurs vivants, excepté six patients qui ont bénéficié d'organes prélevés sur deux morts à Constantine en 2002 et les deux de blida, il y a une semaine. » Pour cette raison, les praticiens souhaitent la vulgarisation du prélèvement d'organes sur les cadavres, sachant qu'il s'agit-là d'une pratique admise par les scientifiques et les religieux. Il convient de signaler que 6000 Algériens sont en attente d'une greffe rénale. De son côté, le professeur Arezki Mohamed, président du conseil scientifique du CHU de Blida, tient à rassurer les citoyens en affirmant que les spécialistes prennent toutes les précautions d'usage pour déclarer la mort encéphalique.