En vue de réduire les risques de contamination des hépatites B et virale causées par les stérilisations inefficaces, le ministre de tutelle a ordonné aux cliniques publiques et privées d'acquérir des autoclaves dans un laps de temps de 20 jours seulement. Mais l'acquisition d'un tel appareil nécessite au minimum des périodes allant de 3 à 6 mois et l'opération ne peut être réalisée à l'échelle nationale qu'au bout d'un an. Encore faut-il trouver l'équipement nécessaire. Contacté hier, le docteur Zahina, dentiste à Ouled Fayet, estime qu'il est absurde de demander au corps médical, notamment les dentistes, d'acheter des équipements qui sont inexistants sur le marché national. Seul un autoclave dit de série B est conforme aux cabinets de dentistes. Même s'il est disponible, il reste excessivement cher. Il coûte 46 millions de centimes. Notre interlocutrice pense que les dentistes n'ont pas le choix. «Pour l'instant, nous avons commandé des autoclaves qui coûtent 11 millions de centimes. Nous avons des bons de commande pour les présenter lors des visites qui peuvent être inopinées des agents de contrôle.» Cependant, a-t-elle ajouté, «ces appareils sont, d'après les dires de quelques confrères, bloqués au port». Avis partagé par un autre dentiste, en l'occurrence le docteur Ahmed Saad Mustapha, qui indique qu'«il est impossible d'acheter des autoclaves en l'espace de 20 jours seulement. Nous avons besoin d'au moins trois mois, délai nécessaire pour faire une commande, et ce, sans oublier que le coût est conséquent. Il varie de 300 000 à 450 000 DA. Il faudrait également penser au mode de financement». Le ministre de la Santé avait affirmé que «les dentistes peuvent contracter des prêts bancaires». Toutefois, il existe différents modèles d'autoclaves et leurs prix varient selon le pays d'origine et les accessoires présents sur l'appareil. Le conseil de l'Ordre prépare en ce moment des négociations pour effectuer des achats groupés d'autoclaves, révèle le docteur Kamel Ahmed, et ce, dans l'optique de permettre aux dentistes de réduire leur frais. L'autre objectif est également de garantir l'approvisionnement de ce type de matériel. La corporation est consciente de l'utilité et de leur obligation d'acquérir ces équipements, a-t-il ajouté. Notons que 80 contrôleurs de l'hygiène sillonneront les cliniques publiques et privées pour vérifier la présence ou pas des autoclaves. Dans le même registre, il est utile de souligner que les hépatites B et C ou autre maladies virales peuvent être transmises dans d'autres lieux, comme les salons de coiffure.