Le département du Saïd Barkat a exigé l'acquisition d'un nouveau matériel de désinfection par les chirurgiens-dentistes. Il se trouve que ce matériel appelé dans le jargon médical «autoclave» n'est pas disponible en Algérie. Cette situation a créé un mécontentement au sein du conseil régional de l'ordre des chirurgiens-dentistes de la wilaya d'Alger. «Cette décision a été prise par les pouvoirs publics sans consultation aucune des professionnels. Les chirurgiens- dentistes n'ont pas été associés lors de la prise de cette mesure. Il est temps donc de restituer le pouvoir de décision aux spécialistes et professionnels.» C'est ce qu'a indiqué, hier, le professeur Berkane, lors d'une conférence de presse organisée au centre de presse El Moudjahid à Alger. «Avant d'exiger des dentistes de doter leurs cabinets d'un autoclave, il faut d'abord leur apprendre comment l'utiliser», a-t-il expliqué. Cela étant, la santé publique est menacée. La corporation (chirurgiens-dentistes) est à l'origine, selon le ministère de la Santé, de la propagation des hépatites virales (B et C). L'absence de stérilisation dans les normes, du matériel utilisé dans les cabinets, en est à l'origine. Le recours à l'importation de ce nouvel appareil s'impose. Dans ce sens, M.Berkane a appelé les pouvoirs publics à veiller à la qualité des nouveaux appareils «autoclaves» qui seront importés. Il a évoqué le risque d'acquérir un matériel qui ne réponde pas aux exigences des dentistes, en matière de qualité. «Le marché national sera inondé par de nouveaux appareils de contrefaçon. De ce fait un risque majeur plane et menace la santé publique», a-t-il averti. En ce qui concerne l'acquisition de cet appareil, le professeur Berkane a fait savoir qu'une convention a été signée avec la banque CPA (Crédit Populaire Algérien). Celle-ci permettra aux dentistes de bénéficier d'un crédit bonifié pour l'acquisition d'un nouveau matériel dentaire. Abordant la question de la formation dispensée aux étudiants (chirurgiens-dentistes) à l'université, le professeur Berkane ne s'est pas fait beaucoup d'illusion quant à la situation désagréable, notamment en matière de qualité de la formation. M.Berkane a relevé un manque ostensible en matière de moyens mis à la disposition des étudiants. «Il y a un manque considérable en matière de formation. Les étudiants en chirurgie- dentaire ne bénéficient pas d'une formation satisfaisante et qualifiante», a-t-il regretté.