Jusqu'à hier, le volcan Eyjafjöll, responsable de la paralysie du trafic aérien dans 30 pays d'Europe, ne montrait aucun signe d'accalmie. La thèse des experts islandais se vérifie donc, ils prévoient une activité volcanique de plusieurs semaines, avec comme corollaire le dégagement de nuages de cendres que les vents orientent actuellement vers le sud-est de l'Europe. Une trentaine de pays européens ont fermé leur espace aérien, bloquant du coup des millions de voyageurs dans les aéroports. L'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) a reconnu que l'impact de la paralysie causée par le nuage de cendres dépasse celui des attentats de 2001 en termes de vols annulés et d'inconvénients causés aux aéroports. Plusieurs pays européens ont prolongé jusqu'à aujourd'hui après-midi la fermeture de leur espace aérien, certains pour la cinquième journée consécutive. Quelques compagnies aériennes européennes ont carrément cloué leurs aéronefs au sol. La scandinave SAS ne prévoit aucun vol jusqu'à demain mardi, tandis que les américaines ont supprimé la majorité de leurs liaisons avec l'Europe. D'autres transporteurs aériens, comme Lufthansa et Air Berlin, ont effectué samedi des vols intérieurs sans passagers, de même que le néerlandais KLM qui a relié «sans encombre» hier matin un vol test entre Amsterdam et Dusseldorf en Allemagne. L'autorité de l'aviation civile italienne (Enac) a autorisé un vol-test dans le nord de l'Italie. Au Royaume-Uni, seuls des vols de surveillance du nuage du Met Office sont prévus. Dans le reste du continent, la prudence reste de mise, les services météo ne prévoyant pas de changement imminent dans la direction du vent. Les liaisons entre le Royaume-Uni et le continent sont cependant assurées par trains et bateaux. La compagnie Eurostar a rajouté des trains depuis jeudi, les ferries sont également pris d'assaut et même les taxis sont sollicités pour des courses de plusieurs centaines de kilomètres à travers l'Europe. La compagnie d'autocars Eurolines UK a indiqué hier avoir rajouté une centaine de véhicules pour relier le Royaume-Uni à l'Europe dans les deux sens, un renforcement également entrepris par ses homologues française et allemande. La paralysie du trafic aérien coûte plus de 200 millions de dollars (147,3 millions d'euros) au secteur par jour, estime l'Association internationale du transport aérien (Iata). Alors qu'ils comptaient rouvrir plusieurs de leurs aéroports, la France, l'Espagne et le Portugal notamment ont été obligés non seulement de surseoir à leur décision mais de fermer également des aéroports en activité.