La Compagnie aérienne nationale Air Algérie n'est pas en reste, elle vient d'annuler tous ses vols vers l'Europe. Epargnée, jusque-là par le nuage de poussières volcaniques, l'Algérie a décidé de suspendre tous ses vols vers l'Europe. En effet, la compagnie aérienne nationale Air Algérie a annulé ses vols pour la journée d'hier à destination des aéroports du nord de l'Europe et de certains du sud du continent en raison du nuage de cendre émis par le volcan en éruption au sommet du glacier Eyjafjallajokull (sud de l'Islande), a-t-on indiqué dans un communiqué. La compagnie nationale n'a pas précisé la durée de cette suspension. Toutefois, cette dernière se base sur les dernières informations émises par les autorités des aviations civiles des espaces aériens concernés quant à l'évolution de la situation. Or, la plupart des aéroports du Vieux Continent ont décidé la prolongation de la fermeture au trafic jusqu'à lundi matin, notamment les aéroports français, à cause du regain d'activité du volcan islandais. Ainsi, tous les aéroports du nord de la France, région parisienne incluse, ainsi que Lyon-Saint-Exupéry, resteront fermés jusqu'à lundi matin 8h, en raison du nuage de cendre. Les aéroports parisiens Orly et Roissy accueillent à eux seuls l'essentiel du trafic et des vols réguliers entre l'Algérie et la France. Ainsi, les vols entre les aéroports algériens et parisiens prévus pour les deux prochains jours devraient être annulés. «La fermeture par les autorités des aviations civiles des espaces aériens et des aéroports d'Europe du Nord est maintenue. Elle est actuellement étendue au sud de l'Europe», note le communiqué d'Air Algérie. En effet, une grande partie du trafic aérien européen est paralysée depuis jeudi en raison du nuage de cendres volcaniques émis par l'éruption du volcan au sommet du glacier Eyjafjallajokull, dans le sud de l'Islande. Des millions de voyageurs sont cloués au sol à travers le monde. Plusieurs pays du nord de l'Europe ont été contraints de fermer leur espace aérien. L'Irlande et le Royaume-Uni, premiers pays à avoir été touchés, ont dû fermer hier leurs espaces aériens respectifs. L'Autriche, la Belgique, la Croatie, la République Tchèque, le Danemark, la Finlande, l'Allemagne, la Hongrie, l'Irlande, l'Italie, les Pays-Bas, le sud de la Norvège, la Pologne, la Suède et la Suisse ont également prolongé la durée de la fermeture de leurs espaces aériens. Le premier groupe aérien européen, l'allemand Lufthansa, a annoncé qu'il annulait tous ses vols dans le monde jusqu'à aujourd'hui 12h00. Pas moins de 17.000 vols ont été annulés hier en Europe à cause des risques liés au manque de visibilité et des dommages qui pourraient être causés aux réacteurs des appareils, selon l'Organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne, Eurocontrol. Cette paralysie du trafic aérien coûte au secteur plus de 200 millions de dollars par jour. L'éruption du volcan ne montrait hier aucun signe d'accalmie. Des experts ont averti qu'elle pourrait durer au moins plusieurs semaines. Par ailleurs, selon l'Institut météorologique d'Islande, les vents devraient continuer à souffler le nuage vers l'Europe dans les quatre à cinq prochains jours au moins. En raison de ce nuage volcanique, les politiques et les gens du spectacle ne sont plus sur un nuage. La chancelière allemande Angela Merkel a dû passer la nuit de vendredi à samedi à Lisbonne. La chancelière ne sait plus quel moyen de transport prendre pour se rendre demain aux obsèques du président polonais Lech Kaczynski à Cracovie. Quant au chef de gouvernement espagnol José Luis Zapatero et le Premier ministre sud-coréen Chung Un-Chan, ils ne pourront pas se rendre à Cracovie au moment où d'autres chefs d'Etat ont décidé de s'y rendre soit en voiture, soit en train. Le fonctionnement des institutions européennes a même été perturbé. A une réunion des ministres des Finances de l'Union, vendredi à Madrid, sept ministres étaient absents (Belgique, Danemark, Irlande, Malte, Pologne, Royaume-Uni et Suède). Quant à la chanteuse américaine Whitney Houston, elle a dû prendre un ferry de Grande-Bretagne pour l'Irlande, où elle donne une série de concerts à partir de samedi. Ce chaos risque également de perturber le monde du sport où plusieurs rencontres de football risquent d'être annulées. D'ores et déjà, le FC Barcelone, qui doit rejoindre Milan pour disputer la demi-finale de Ligue des Champions mardi, réfléchit à plusieurs solutions. Le Barça devrait prendre le bateau pour rejoindre l'Italie. Sur un autre plan, la fermeture de l'espace aérien britannique pourrait, si elle se prolongeait, entraîner au Royaume-Uni une pénurie de certains aliments, en particulier des fruits et légumes frais, mais également des produits pharmaceutiques (vaccins).