Les citoyens de Zeribet El Oued, une localité située à 82 km au nord-est du chef-lieu de la wilaya, implorent les pouvoirs publics de leur prêter une oreille attentive en raison des tracas omniprésents et bien pesants qu'ils essayent tant bien que mal de surmonter. pour constituer un dossier administratif ouvrant droit à la participation à un concours de recrutement ou autre action à entreprendre qui requiert habituellement la fourniture d'un dossier, les jeunes Zeribis doivent nécessairement se déplacer à Sidi Okba ou encore au chef-lieu de la wilaya pour pouvoir retirer le casier judiciaire ou encore un certificat de nationalité, documents requis dans de nombreuses administrations. La cause est bien évidente, leur daïra, ancienne selon le découpage administratif, ne dispose pas encore d'un tribunal pouvant leur délivrer les pièces susmentionnées. «Parcourir 100 km pour avoir de tels papiers est vraiment irrecevable. Pratiquement, toutes les daïras de Biskra sont dotées de tribunaux chargés entre autres de la délivrance de ces papiers, pourquoi pas la notre aussi ?», se demande ainsi Hichem, un jeune enseignant espérant voir un jour se concrétiser ce projet dans sa ville natale. Face à ces difficultés et bien d'autres qui, dans un passé récent, étaient l'étincelle ayant mis le feu aux poudres à Zeribet El Oued, les citoyens n'ont pas manqué de frapper à toutes les portes en vue de remédier aux principaux problèmes. Ils ont, souhaitant ainsi trouver une oreille attentive, réitéré leurs appels aux responsables locaux, les invitant à mettre au devant de la scène l'une de leurs préoccupations majeures, à savoir la réalisation d'une instance judiciaire dans le territoire de leur région afin de les épargner des déplacements récurrents. Côté jeunesse et loisirs, «c'est pratiquement un état de léthargie éveillée qui fait des siennes depuis des lustres», disent-ils en décrivant leur vécu. Les jeunes de Zeribet El Oued, dans l'ensemble universitaires attendent impatiemment les fins de semaine pour assister aux rencontres sportives opposant leur équipe de football évoluant en deuxième division régionale, non pas parce qu'ils sont de fervents fans de foot, mais en raison de l'absence d'une alternative conséquente de quelque nature qu'elle soit. Face à une pareille situation négative constatée de visu, les jeunes Zeribis ne savent à quel saint se vouer que de crier leur joie de vivre via notre support médiatique. Accablée d'oisiveté de laquelle tous les maux sociaux tirent leur origine, une partie de cette jeunesse, livrée à elle-même, n'a pas trouvé mieux que de se réfugier dans les bras du pire ennemi, la drogue. Interrogé sur ce fait, un toxicomane nous répondra ironiquement : «Le bon Dieu ne nous a-t-il pas demandé d'aimer nos ennemis ?» D'aucuns, pour cause du manque d'aires de distraction, d'infrastructures sportives et culturelles, attablés dans des cafés populaires qui, le plus souvent ne baissent leur rideau qu'à une heure tardive, optent contre leur gré pour de longues heures à des parties de cartes, de domino et autres jeux très anciens faisant partie d'une culture ludique qui reprend de plus belle dans beaucoup de régions de Biskra. Rapproché par nos soins sur les ennuis qui prévalent dans le milieu juvénile, un groupe de jeunes n'a pas hésité à mettre au banc des accusés le flagrant retard constaté en matière de développement local. «Il n' y a même pas une bibliothèque municipale pouvant profiter à la majorité écrasante de nos jeunes doués d'une curiosité toujours insatiable en termes de savoir ou encore une salle de sport polyvalente», déplorent ces jeunes. Concernant le stade municipal, les Zeribis n'admettent que difficilement que cet espace soit digne du nom de stade. «Ce n'est qu'un espace de terrain aménagé par l'APC pour enfin avoir la forme d'un stade de football», lance sur un ton hargneux, un de nos interlocuteurs, lequel va loin dans son raisonnement en ajoutant: «Durant les années 1970 et 1980, les conditions de vie étaient particulièrement meilleures qu'aujourd'hui notamment en ce qui concerne le domaine sportif, jadis on disposait pratiquement de toutes les disciplines sportives, on avait des équipes de foot, de volley , de tennis de table, de cyclisme et de course à pied. A l'époque indiquée, des manifestations et compétitions sportives et culturelles s'organisaient tout au long de l'année, contrairement, paradoxalement à l'état des lieux actuel caractérisé par une léthargie sans précédent.» Pour finir, les habitants de Zeribet El Oued, cette localité enchanteresse connue surtout par une production prospère de la meilleure qualité de henné, ne demande dans leur énième exhortation lancée aux autorités publiques que de mettre en œuvre un certain nombre de promesses liées à leur environnement immédiat.