Sans salaire depuis plus de 24 mois, les 28 travailleurs des unités de l'Enie de Ras El Ma et Telagh, au sud de la wilaya, menacent d'observer une grève de la faim dans les jours qui suivent si leurs salaires ne sont pas débloqués par l'entreprise mère. C'est ce qui ressort d'une pétition dont une copie a été remise à la presse écrite où les 28 protestataires dénoncent la situation embarrassante et les conditions de vie difficiles qu'ils vivent depuis l'arrêt de ces deux unités, en avril 2008, suite à une décision prise par l'assemblée générale de l'entreprise et le conseil d'administration, pour faute de rentabilité, ont-ils précisé. C'est le ras-le-bol de ces pères de famille qui ont passé des années à servir leur entreprise et se retrouvent aujourd'hui sans activité ni revenu. «Alors qu'on a le droit d'être affectés à l'entreprise mère et de redevenir des travailleurs actifs, puisqu'on a refusé le départ volontaire, et la majorité d'entre nous ne remplissent pas les conditions de la retraite proportionnelle», ont-ils ajouté. Les travailleurs rejettent catégoriquement le départ volontaire et réclament le droit de mutation à l'entreprise mère qui est l'Enie de Sidi Bel Abbès. «Vis-à-vis à la réglementation, on ne peut pas demander notre réintégration puisqu'on est toujours ses travailleurs.» Par la même occasion, les pétitionnaires ont démenti «le fait que l'entreprise mère, et avant la fermeture des deux unités du sud, leur aurait proposé d'être réintégrés à l'entreprise mère», ajoutant que «quatre travailleurs seulement ont été récupérés pour compléter une mission bien déterminée, et le reste a été destinataire d'une décision tranchante sur leur carrière professionnelle par la retraite anticipée ou le départ volontaire». Par ailleurs, le directeur de l'emploi et de la logistique avait précisé maintes fois que «la décision de la fermeture de ces deux unités a été appliquée suite à l'assemblée générale et au conseil d'administration depuis le mois d'avril 2008, et les travailleurs de l'unité de Ras El Ma et Telagh, à part les protestataires, ont bénéficié des indemnités du départ volontaire, et ont droit à 30 mois de salaires à concurrence de 15 années de travail, et pour les ouvriers qui optent pour la retraite proportionnelle, des rappels leurs seront calculés», ajoutant que «l'Enie avait assuré des salaires à ses travailleurs pendant presque trois ans, sans qu'il y ait un plan de charge, et l'objectif de l'entreprise est d'arriver à un équilibre du chiffre d'affaires avec la masse salariale». Ce qui apporte un peu plus d'espoir, selon ces pères de famille, c'est plutôt l'intervention du bureau local de l'UGTA qui «prendra en charge la situation de l'ensemble des travailleurs et trouvera une solution adéquate avec l'administration de l'Enie, d'autant plus que le problème est posé actuellement aux hautes instances du pays».