Tout en rappelant les revendications essentielles que préconise le syndicat dans le secteur de l'éducation, le Satef estime que l'échec de la grève de décembre conjugué au non-aboutissement des aspirations des travailleurs peut se traduire par une rentrée sociale très mouvementée. Alors que l'année scolaire entame son dernier virage avant les examens de fin d'année, le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), dans un dernier bilan qu'il dresse sur l'actuel exercice et notamment sur l'issue «malheureuse» de la grève de décembre, trouve que l'année scolaire 2009-2010 n'a aucunement injecté du sang nouveau dans le système éducatif. Puisque les réformes pressenties n'ont jamais eu droit de cité auprès de la tutelle alors que le mouvement de novembre 2009 a mis à l'index plusieurs points importants qu'il faut revoir en urgence, précise le Satef. A l'exemple de la contractualisation qui reste une pratique antiscolaire, comme le précise le secrétaire général du syndicat, Mohamed Salem Sadali, qui annoncera que le métier d'enseignant ne doit plus être saisonnier et l'actuelle politique de précarisation de ce métier peut déboucher dans les prochaines années sur une amère réalité qui se résumera dans l'existence de plus d'enseignants contractuels dans le corps de l'éducation. Par ailleurs, le Satef qui rappelle le fait de n'avoir en aucun cas cautionné l'arrêt de la grève de décembre 2009, trouve que les promesses du ministère de l'Education qui se résument aux dossiers des œuvres sociales, de la médecine du travail et du régime indemnitaire n'ont jamais fait l'unanimité chez les travailleurs de l'éducation. Et rien qu'à se fier à la réalité, aucun fait nouveau n'a été apporté au système éducatif, ne serait-ce qu'une minime révision du régime indemnitaire à moitié satisfaite, un point qui nécessite toujours une rectification afin d'instaurer une nouvelle politique salariale. Pressentie par le Satef dans la révision du point indiciaire, par le calcul de celui-ci par rapport aux prix des produits, en sus de l'abrogation de l'article 87 bis. En ce qui concerne le degré d'accomplissement des programmes scolaires, le Satef trouve le fait d'aborder les examens de fin d'année avec neuf semaines de retard, chose inacceptable, alors que la tutelle tolère cet état de fait. Ce qui fera que l'examen du baccalauréat portera seulement sur les programmes de deux trimestres, selon le Satef, et ainsi transmettre les lacunes au niveau de l'enseignement supérieur où l'on doit penser à des solutions dès l'arrivée du bachelier 2010 en septembre. Revenant aux revendications des travailleurs de l'éducation qui restent toujours insatisfaites, le Satef pensera néanmoins que «si les choses restent en l'état, nous aurons une rentrée sociale très mouvementée».