“La réalité dans le secteur éducatif est à mille lieues du discours triomphaliste des officiels”, ont estimé les membres de l'exécutif de la coordination du Satef de Tizi Ouzou qui ont tenu, hier, un point de presse pour s'exprimer sur la rentrée scolaire, marquée par l'introduction de nouvelles mesures dans le secteur éducatif et la réforme du statut de la Fonction publique, mais également sur la gestion de l'éducation et des œuvres sociales dans la wilaya de Tizi Ouzou. Abordant la lancinante question des réformes, les membres de l'exécutif du Satef estiment que cela relève beaucoup plus de replâtrage que des vraies réformes. “On ne peut parler de réforme sans l'abrogation de l'ordonnance du 16 avril 1976 qui consacre l'endoctrinement des élèves”, a expliqué le coordinateur du Satef avant d'aborder le statut de la Fonction publique dont les précédentes tentatives de réforme ont échoué en 1995 et 1998. Sur ce point, les syndicalistes du Satef estiment que cela n'augure rien de bon de voir que des revendications qui sont longtemps portées par les syndicats autonomes, en train d'être négociées aujourd'hui entre le gouvernement et un syndicat de son choix, et même connu pour être son allié. Pour le Satef, la réforme du statut de la Fonction publique doit se faire en concertation avec tous les syndicats et devra introduire, entre autres, des mesures visant à assurer la protection des travailleurs contre les ondes de choc de l'alternance politique, l'impartialité, la stabilité, la transparence, le contrôle et la gestion des organes sociaux. Concernant la gestion du secteur éducatif et les œuvres sociales à Tizi Ouzou, le bureau du Satef a relevé de nombreux manquements, tels que le paiement d'arriérés de salaire et des rappels d'échelons pour des milliers de travailleurs du secteur, et signalé de graves dérives qui se répercutent négativement sur le personnel de l'éducation et des élèves scolarisés. Sur ce point, les syndicalistes du Satef n'ont pas hésité de désigner d'un doigt accusateur le premier responsable du secteur dans la région qui travaille selon eux, dans une grande opacité, et le syndicat en charge des œuvres sociales qu'ils accusent d'avoir détourné l'argent des travailleurs. Ainsi, le Satef qui se veut pour le moment préventif, menace de faire recours à des actions radicales mais pacifiques si jamais les choses ne venaient pas à changer. Pour eux, la solution doit passer par le départ du directeur et l'audit par une commission ministérielle de la situation du secteur de l'éducation dans la région, ainsi que la traduction devant la justice des auteurs des dérives constatées dans la gestion des œuvres sociales. S. L.