Après l'échec de la formation de Rabah Saâdane lors du premier match en Coupe du monde, un calme pesant prévaut dans la ville des ponts. Le but encaissé a fait l'effet d'une véritable douche froide parmi les supporters des Verts. Le mot «déception» est sur toutes les lèvres. Quelques larmes aussi. Depuis le coup de sifflet final de l'arbitre, un calme total a régné dans la capitale de l'Est qui a suivi silencieusement le match, hormis quelques hourras lancés à chaque occasion ratée des Verts. Les commerces, qui avaient fermé bien avant le match, sont restés rideau baissé. Les supporters, qui avaient tout préparé pour faire la fête, ont eu du mal à dépasser cette douloureuse défaite. «Notre équipe n'a rien pu faire», se lamentait un jeune supporter un drapeau à la main, en sortant en pleurs d'un café du quartier la Rue de Sétif où il regardait le match au milieu d'une foule attroupée autour d'un poste de télévision. «Je suis déconcerté et je n'ai pas la force de rouvrir ma boutique, car l'échec des Verts pèse encore sur moi», disait un autre supporter qui tient un magasin de prêt-à-porter dans le même quartier. Les groupes qui se sont formés à chaque coin de rue commentaient le match, certains critiquaient la prestation des Verts, d'autres la tactique de Saâdane. Pour cette journée «chomée payée» pour la plupart des institutions, le mot d'ordre a été suivi sans qu'il soit officiellement lancé. Durant les deux heures de retransmission, les rues étaient désertes, les institutions ouvertes au grand public également.