Après le match référence fourni par les Verts face à l'Angleterre jeudi dernier, la grande interrogation qui s'est installée autour de l'équipe de Rabah Saâdane concerne la capacité de récupération des joueurs qui ont fourni des efforts exceptionnels dans ce match face à un adversaire qui les a poussés aux extrêmes limites sur le plan physique. C'est en tout cas l'avis de la majorité des joueurs de l'équipe nationale avec lesquels nous avons eu l'occasion de discuter à l'issue de la rencontre. L'un d'eux, en l'occurrence Hassan Yebda, à propos duquel tout le monde avait cru qu'il a été remplacé pour cause de blessure, a démenti cela, en révélant qu'il avait eu une crampe et que cela était révélateur d'une grosse fatigue qui avait d'ailleurs gagné un grand nombre de joueurs, dont notamment Ziani qui était sorti avant lui dans ce match et en traînant la jambe. Yebda a donc précisé : «J'ai préféré sortir de peur que cette fatigue se transforme en blessure et laisser ainsi ma place à un joueur qui est physiquement à 200%.» Cette saturation physique aurait-elle une relation avec les effets de l'altitude quand on sait qu'après le stage de Crans Montana en Suisse l'équipe nationale est redescendue au niveau de la mer en Irlande et en Allemagne avant de rejoindre son camp de base à San Lameer en Afrique du Sud. Le problème se situerait peut-être dans le fait qu'après cette redescente au niveau de la mer l'équipe nationale est remontée en altitude et plus précisément à Polokwane, une ville qui se situe à 1400 m d'altitude, avant de redescendre à nouveau au niveau zéro à Cape Town. Ce «come and go» a peut-être perturbé le fonctionnement biologique des joueurs au point que face à l'Angleterre, derrière leur belle prestation, il y avait un petit bouleversement qui a causé toutes ces crampes inhabituelles pour un match de 90 minutes. Et d'ailleurs cela n'a certainement pas dû échapper au staff et à Rabah Saâdane en particulier car cette fois encore les joueurs vont évoluer face à l'équipe des USA en altitude puisque Pretoria est située à 1200 m d'altitude. Le plus injuste dans la programmation c'est que dans ce dernier round du premier tour, les Américains vont avoir l'avantage de ne pas avoir bougé de cette région depuis le début de la Coupe du monde et même avant puisqu'ils sont arrivés ici dix jours avant la compétition, contrairement à notre équipe nationale qui n'a pas arrêté de vadrouiller d'une ville à l'autre et d'un niveau à l'autre depuis le début de la compétition. Cela était du reste nettement perceptible lors du match Slovénie-USA où les Américains ont terminé la rencontre sur un rythme infernal, ce qui n'est certainement pas le fait du hasard.